Il me reste des tas de réalisateurs dont les oeuvres s'offrent encore à ma découverte.
Sacha Guitry en fait partie.
La vie d'un honnête homme narre celles de deux hommes liés par des liens de famille, deux frères incarnés par Michel Simon se retrouvent. Le premier est très riche, avare et malheureux. Les seules incartades d'une vie ordonnée reposent à peloter sa bonne, Claude Gensac qui joue pour la première fois et ce bien avant son célèbre rôle de l'épouse de Cruchot (Louis de Funès) dans la série Gendarmes. L'autre est un voyageur, heureux et philanthrope, aimé de tous, il vit cependant sans le moindre sou.
L'argent donc, est la raison de la visite du second Michel Simon dans la résidence du premier, ce dernier a toujours fait en sorte de faire croire que son frère était mort ou n'avait jamais existé.
La visite de ce clochard dont la famille finit par apprendre l'existence est vu à mal, il risquerait de dénaturer leur petit cocon bien installé. Les cancans s'y mettraient.
Et puis lors d'une seconde réunion, le riche de coeur mais pauvre d'argent meurt.
Celui qui s'est toujours considéré comme un "honnête" homme prendra la vie de son frère en se faisant passer pour mort et seul héritier.
Notre gentilhomme découvrira le passé de son frère via des lettres amoureuses qu'il aurait toujours voulu avoir. Ces moments d'un frère qui redécouvre son semblable via les maigres affaires dont il possédait sont succulents.
Mais le summum reste dans la vision de sa famille fasse à cet étranger, dont les membres d'abord énervés de ce maigre héritage finissent par l'aimer et ce d'avantage que "l'ancien". Egalement en tant qu'héritier, pensant pouvoir vivre la vie de son frère il ne ferra que réveiller la libido de sa femme depuis tant d'années endormie depuis trop longtemps et finira par retourner dans la routine qui le caractérisait.
Le film devient donc une critique de la société, de la famille, de notre image, d'éthique Comment être heureux en cherchant le bonheur à la Platon ou la version du "connais toi toi-même" par Spinoza (ou alors suis-je trop obsédé par cet examen de philo qui m'attend ?).
Il est surtout très agréable à regarder et fait preuve de finesse notamment scénaristique pour nous faire accepter sans trop réfléchir le pourquoi de la non présence des deux Michel Simon sur le même cadre, chose impossible techniquement, bien entendu... Pour l'époque.