Devant l'extrême pauvreté scénaristique de bien des téléfilms policiers actuels, Denis Malleval, le réalisateur de cette oeuvre, avait eu en 2011 la main heureuse en puisant dans la bibliographie de Boileau-Narcejac pour nous pondre cette aventure... On se laisse à rêver en espérant qu'un jour, toutes ces absurdités télévisées genre "Magellan, Mongeville", et ô combien d'autres sénilités passent à la trappe au profit d'une série "Boileau-Narcejac" comme celà a été fait avec bonheur pour les "Maigret" de Simenon...
Je m'apprêtais donc à me délecter, mais quelle déception !
La réalisation de Denis Malleval est d'une froideur aux antipodes de ce qu'un Hitchcock, Chabrol, Clouzot ou bien d'autres metteurs en scène talentueux, eussent pu tirer de ce roman... Ce film est congelé,: à la limite du soporifique, alors qu'on s'attendait à avoir peur, à vibrer ! On se demande même comment on peut passer à côté d'une aventure si bien ficelée par les deux auteurs du polar de base...
La faute aussi à un casting au rabais ! Bruno Debrandt a autant de talent dramaturge que Maïté jadis égorgeant froidement un canard... Quant à Audrey Fleurot, elle réalise le rêve de tout homme marié : une femme muette... Voilà qui en dit long sur son rôle de "sois belle et tais-toi", encore qu'elle le fait assez bien. Même Christian Rauth habituellement doué, semble être arrivé en retard au tournage et n'avoir rien compris à son rôle.
Alors que reste-t-il de ce gâchis ? L'accompagnement sonore qui essaie de sortir un peu cette histoire de sa torpeur ? S'il y a des miettes dans ce film, c'est ce qui reste du roman initial: pas glorieux ! Mais on nous a servi tellement pire !
Chérie 25 le 14.08.2019