♫La vie ne vaut rien, rien ne vaut la vie♫

Quand on me vend un chef d’œuvre absolu, avec un titre un peu trop facile, j’ai tendance à être sceptique.
Et puis je ne suis pas ici pour rien non plus, alors je choisis de faire confiance à la majorité sens critiquiste.

Les premières minutes du film m’ont un peu échaudée: voir des étoiles se parler, ça ne m’a pas convaincue que j’étais face au chef d’oeuvre tant attendu.
C’est une fois qu’on voit la vie de Georges qu’on entre dans le film pour ne plus en ressortir: d’abord parce que le gamin qu’il est a une bouille adorable, aussi parce que ses premières aventures annoncent la suite: hyper gentil et capable de prendre les bonnes décisions quand il le faut, et peu importe s’il doit se sacrifier du moment que c’est pour le bien d’autrui, il le fait: Georges mon héros.

Ça pourrait être agaçant de voir ce type parfait à qui tout semble réussir, mais heureusement pour nous - malheureusement pour lui, la vie de Georges est tout sauf palpitante: à force de compromis et de décisions “justes” et acceptables parce que ce sont celles qui doivent être prises, il a fait une croix sur ses rêves, il a revu ses ambitions à la baisse, il a oublié d’imaginer pour vivre tant bien que mal selon ses principes. Le truc c’est que sa vie n’est pas un gâchis complet non plus: elle est juste un peu fade aux entournures, et menace de capoter sérieusement au premier coup de vent. Une vie ordinaire en somme.

Une vie de décisions sages est-elle forcément vouée à l’échec?

C’est un peu à ça que le film se propose de répondre.
Georges est-il vraiment le didon de la farce?

On ne peut s’empêcher de l’aimer et de lui trouver quand même beaucoup de naïveté à ce sacré George, et en même temps, quand il commence à lâcher prise, on ne le comprend que trop bien, il nous renvoie forcément à une partie de nous même, parce que même quand nous sommes altruistes, vient un moment de lassitude, où la plus petite poussière dans l’engrenage nous semble un rocher, où on n’a plus le ressort nécessaire pour refaire surface, et où on a besoin rien qu’une fois, de devenir égoïste et de penser à soi.

Nous n’avons pas tous la chance d’avoir un ange à portée de main, mais nous avons la chance de pouvoir vivre avec ce film et à travers Bailey une aventure qui nous rappelle que notre vie aussi est belle.

Georges est admirable toute sa vie, mais il l’est encore plus quand il se retrouve, qu’il redécouvre ce qui l’anime, et se rend compte que, définitivement, la vie est belle. Une fin en apothéose qui fait monter les larmes aux yeux: là où le film est gentillet, il devient génial en quelques instants.

Un final qui donne envie de revoir le film, de revivre tout ça avec un autre regard, et en même temps la certitude qu'on ne vivra qu'une fois l'ivresse de la découverte (à moins d'avoir une mémoire de poisson rouge, et là pour une fois je m'estime chanceuse!)
iori
9
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Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Top 111 - films vus (hourra!!!!) Bon c'est déjà un début non? et 2014, du soleil et des films

Créée

le 19 janv. 2014

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iori

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