To lasso the Moon

La Vie est belle est de ces films dont on attend tant que la déception est aisée. Convaincre quand on a déjà convaincu et fait résonner sa grandeur est une chose somme toute difficile mais manifestement possible pour peu que la surprise parvienne à dépasser l’espérance.

Quand on sait s’entourer des bonnes personnes et magnifier l’apparente simplicité d’une histoire, quand on accorde tout son talent avec un tempo parfait pour faire vibrer le spectateur et que tous ces bons sentiments qui avaient dix milles raisons d’enfanter un mauvais film donnent vie à un concentré de joie communicative chef-d’œuvre de son temps, on a réussi le pari.

Quoi de plus séduisant que de voir un James Stewart dragueur, discourant avec une tendresse et une timidité voilées au côté de la fabuleuse Donna Reed, sous une nappe noire dont la Lune est reine et devant les mirettes d'un bienheureux voyeur bienveillant ? Quoi de plus entrainant que de voir ces deux jeunes jules danser et danser encore dans l’euphorie ? Et surtout quoi de plus plaisant que de voir l’humanité d’un homme face à l’opportunisme malsain d’un vieil avare avachi sur son trône croulant sous son croupion grassouillet ?

Peu de choses si ce n’est rien.

S’il y a bien une chose que le Cinéma peut se vanter d’avoir accompli, c’est d’avoir permis l’existence de ce genre d’œuvre universelle et peut-être même, par moment, d’avoir confirmé que la vie vaut la peine d’être vécue, happy end à l’appui.

Merry Christmas a todos.