S'amuser comme Benigni

Roberto Benigni ! Pour moi, il s'agit d'un acteur qui me rappelle que la vie est parfois mal faite. Cet homme possède un personnalité guignolesque et un talent comique qui le rend proche à un équivalent italien de Bourvil, Jim Carrey et Charlie Chaplin. Un véritable toon vivant. Une puissance comique incroyable. Je me souviens du premier film que j'ai vu avec le personnage qui n'était autre que le Monstre, un film que je considère comme étant un monument de l'absurde à la hauteur des Monty Python ou de la Cité de la Peur et j'ai toujours aimé son personnage décalé de Detritus bien qu'assez infidèle du personnage original (sauf la tenue violette). Il me manquait qu'un film que je n'avais pas vu et critiqué : La Vie est Belle. Probablement son film le plus culte.

Dans la même veine que les films français avant les années 80

Alors que ce film a été fait il y a 20 ans (et oui !), ce film a ce quelques choses qui le rapproche des films français de années 70-80. Une ambiance de guerre vraiment étonnant. Il possède la même réalisation et une pâte caractéristique. On ne sent pas très bien la progression temporelle qui se fait de manière très fluide. Sinon, malgré une mise en scène très classique, il a quand même quelques idées intéressantes qui fonctionnent. L'imagerie est sobre et colorée mais aussi très sombre à partir d'un certain moment. Ce qui fait qu'on sent bien les 2 univers : le village de Guido et le camp de concentration. Et c'est cool. Mais par dessus tout, ce qui prime ce sont les personnages. La musique et les références donnent un aspect conte pour enfant entraînant

L'Univers de Guido.

Tout d'abord parlons de Guido joué par Roberto Benigni est un personnage à la Jim Carrey. C'est le type de personnage qui donne la joie de vivre. Il est tellement naïf et innocent qu'on a envie de le côtoyer. Et c'est ce genre de personnage innocent que Roberto affectionne. C'est un jeune amoureux qui a un rêve et que son innocence lui a permis de séduire la belle Dora et d'enchanter (je veux dire protéger) Giosué contre la réalité du camp.

Les autres personnages sont assez anecdotiques. Giosué (Giorgio Cantarini ) joue l'enfant typique innocent qui ne comprend pas ce qui l'entoure mais que Guido s'efforcera à protéger. Dora (Nicoletta Braschi) est la mère qui est l'élément solaire à l'excentrique Guido. On a aussi l'Oncle Eliseo (Giustino Durano) son complice dans ses délires et le Dr Lessing (Horst Buchholz), un ami allemand qui les aidera à s'en sortir.

Qui gagnera le tank ?

Ce film est selon Roberto Benigni un conte philosophique, un fable. Il est vrai que sur bien des aspects, il s'agit du conte de Guido. On a la légèreté du personnage qui transpire dans le métrage. C'est l'histoire d'un homme enfant qui par ses fanfaronnades veut épargner les horreurs du nazisme à son propre fils. Il est parfaitement conscient que la situation est mortelle et il est optimiste sur son sort. Alors que la situation semble désespérée, il sait qu'il ne doit pas transmettre le désespoir à son fils et rejoindre sa femme. Il met tout en oeuvre malgré les nazis de plus en plus menaçant. Mais on sent qu'il perd de plus en plus le contrôle et que pour eux le temps est conté. L'histoire est bien raconté et on est toujours la pour suivre ses aventures et quand arrive la fin, on est à la fois heureux et triste. Inutile de vous spoiler la fin ceux qui l'ont vu comprendront.

Un film culte et son seul chef d'oeuvre

Ce film est le plus culte de Benigni et son meilleur film. Mais il est devenu le film de l'Apogée de sa carrière. Parce qu'après il a enchainé Astérix et Obélix contre César et son adaptation de Pinocchio qui est devenu le film qui l'a fait chuter. Je trouve sa triste car on a perdu un des meilleurs comiques au monde au cinéma. Mais actuellement revenu à ses premiers amours, qui sait s'il reviendra nous enchanter

Version fun de la critique ici