Un vieux rafiot tout déglingué qui flotte encore sur l'eau on ne sait comment au milieu d'on ne sait où (Golfe persique pour ceux qui veulent le savoir). À bord, le "capitaine" organise la vie des passagers qui sont ses locataires. Comme la plupart d'entre eux ne peuvent pas payer ce loyer, ils travaillent pour lui, ce qui fait qu'au final ils travaillent tous plus ou moins pour lui. À une partie d'entre eux il fait démonter les pièces du bateau pour les revendre à des ferrailleurs, à d'autre il fait pomper le reste du pétrole qui se trouve dans les cuves. Il y a de quoi remplir plusieurs barils à moitié. Il approvisionne le bateau-logement en nourriture et en médicaments, mais contrôle aussi ce que l'instituteur apprend aux élèves, et si cela lui déplait, il se servira de la salle de classe comme écurie pour les ânes. Le contrôle de l'information est primordial et lorsqu'il découvrira une télévision il la balancera par dessus bord.
Ce capitaine organise donc la vie de cette petite communauté presque coupée du monde comme le dictateur d'un micro-État. Gare à ceux qui s'opposeraient à lui. Jusqu'au jour où il faudra quitter le navire. Le capitaine, seul maître à bord après Dieu sera le dernier à quitter le navire. Emmènera-t-il ensuite son peuple vers la terre promise tel Moïse ? La vie sur l'eau (l'île de Fer dans son titre original iranien) est un film ouvertement métaphorique qui a valu à son réalisateur Mohammad Rasoulof la prison et qui est interdit en Iran. De ce dernier on conseillera également Un homme intègre et Le Diable n'existe pas.