Bien avant Wonder Woman, il y avait Priscilla Dean

Une des premier films que Tod Browning tourne avec (pour ?) Priscilla Dean et ce fut le premier vrai succès pour Browning, lui ouvrant de plus gros budgets et plus de liberté. Mais avant ça, il fallait donc mettre en boîte cette comédie d'aventures orientaliste qui ne brille pas par sa crédibilité et le soin accordé à sa reconstitution, bourrés d'invraisemblances et d'anachronismes : désert aux portes d'Istanbul, décors récupérés à d'autres productions et à peine déguisés pour les "arabiser", costumes à la limite du folklore tzigane, quasiment aucun acteurs ni même figurants typés...
Heureusement, le film ne se prend pas trop au sérieux grâce à la pétillante Priscilla Dean qui est très moderne et clouerait le bec à pas mal de super-héroïnes contemporaines qui voudraient croire qu'elles sont les premières action-girls. Il ne faut pas la contrarier dame Dean et durant le dernier acte, c'est elle uniquement qui mène le jeu en s'évadant seule de prison, en franchissant une palissade pour rentrer à l'intérieur d'un fort assiégé ou en se battant avec violence contre plusieurs adversaires masculins, n'hésitant à décrocher plusieurs sales coups même une fois que ces derniers sont au sol !
Cette dernière partie reste tout de même le prétexte qui peut donner envie d'accorder une chance à ce modeste film à l’interprétation faible (les acteurs semblent n'avoir qu'une expression qu'ils déclinent à répétition, Wallace Beery le premier), à la vision pour le moins raciste du monde musulman et un scénario en roue libre aux personnages inconsistants.
Tod Browning fait le job, proprement (photo et cadrage honnête), sans dépasser des lignes.

anthonyplu
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le 26 févr. 2018

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