Le synopsis est intéressant. La thématique était, en outre, plus qu'actuelle à la fin des années 1960 en France. A ce propos, Romy Schneider signera le Manifeste des 343 quelques années plus tard.
Or, le schéma narratif est trop lent (malgré la courte durée du film !) et pour cause : tout se concentre sur la psychologie des personnages et particulièrement sur celle de la mère. L'obsession et le caractère têtu de cette dernière ressortent parfaitement mais le film en devient lourd à se focaliser quasiment exclusivement sur elle. Le fait qu'une écrivaine, Marguerite Duras, co-écrive le scénario explique peut-être ce défaut. Les scènes d'ouverture et de fin restent, cela dit, très bonnes.
D'un point de vue esthétique, le beau noir et blanc permet d'observer, comme toujours, avec plus d'attention les tourments des personnages. Par ailleurs, les tenues de la petite bourgeoisie de l'actrice principale sont sublimes mais je n'ai pas réussi à trouver le nom du couturier...
Les décors, sont quant à eux, trop aseptisés pour paraître réels rajoutant du vide dans le film. Peut-être que ces derniers se voulaient la photographie de la vie agréable dans les HLM des Trente Glorieuses, c'est réussi or ils appauvrissent toujours un peu plus la mise en scène.
Concernant les acteurs et j'en terminerai par là, Romy Schneider et Michel Piccoli sont parfaits pour ne pas changer. Il est toujours agréable de retrouver leur couple de cinéma qui fonctionne très bien.