Six ans après avoir accouché sous X, une femme désire reprendre son fils à ses parents adoptifs.
La voleuse est le premier film (sur deux) que réalise Jean Chapot, sur un sujet brulant à l'époque, l'accouchement sous X, et qu'incarnent avec passion Michel Piccoli et Romy Schneider. L'intention est louable, il y a une très belle photo noir et blanc, mais le problème, il est de taille, est l'écriture des dialogues par Marguerite Duras.
Pour paraphraser ce qu'on disait d'Alain Cuny, l'herbe leur pousse entre chaque mot. C'est d'une très grande lenteur, où l'écriture est là, mais pas la vie qui devrait être dans ce couple, dans la vision qu'a Romy Schneider quand elle voit son enfant. La scène où elle parle devant la maison des parents adoptifs sonne faux, on dirait qu'elle vend des journaux à la criée.
Tout est comme ça dans le film, mais il y a aussi un souci, qui vise le principal concerné : le fils, Oscar. Certes, il a six ans, mais on le voit à peine, il peut commencer à comprendre certaines choses, il parait plus ballotté, voire trainé qu'autre chose. Enfin, si le point de vue est dans le couple Schneider-Piccoli (qui ont un point de vue divergent sur cet enfant), j'aurais aimé connaitre davantage ce père de substitution, dont on voit qu'il aime cet enfant, jusqu'à vouloir faire pression auprès des pouvoirs publics pour le garder.
Ce qui fait que c'est un film important de par son sujet mais en ce qui concerne le cinéma, je suis moins convaincu.