Exercice peu convaincant pour ma part que cette zone d'intérêt.
Peu convaincant car très redondant. En réalité, cette histoire est une fausse bonne idée de cinéma car elle réduit vite l'approche du film à systématiquement suggérer l'abominable. Ainsi, par pudeur morale sans doute mais pour aussi faire ressortir l'indifférence de cette famille face à l'extermination des juifs, tout est question de hors champs et d'arrière plan dans ce film.
Pour autant, le réalisateur ne peut se détacher totalement de cette arrière fond qui est bien sûr au cœur de son film mais aussi parce que le génocide l'oblige moralement à ne jamais s'en détacher.
Paradoxalement, l'horreur y est donc omniprésente mais jamais vraiment montrée.
Cependant, l'intérêt pour le spectateur est bien maigre puisqu'à part susciter des sentiments moraux, il n'y a pas grand chose d'autre.
Certains trouveront ça glaçant, dérangeant, horrible. C'est le cas bien évidemment mais pourquoi en faire un film d'1h45 où presque toutes les scènes sont construites de la même manière ?
La redondance provoquant l'ennuie, je me suis ainsi retrouvé à chercher dans chaque plan les indices qui indiquerait la présence de la shoah, peu absorbé par la vie monotone de la famille. Jeu qui pourrait paraître indécent mais qu'est ce que le réalisateur propose d'autre ? S'il ne veut pas filmer le shoah alors que filme-t-il ?
On reste aussi dubitatif face à cet aller-retour temporel qui surgit à la fin du film. En voyant ces femmes de ménage accomplir leur travail dans un mémorial de la shoah, ne font-elles pas la même chose que cette mère de famille, à savoir domestiquer l'horreur ?