Chaque sortie d'un film de Jonathan Glazer est toujours un événement dans le monde du cinéma et pas comme pour les dizaines de blockbusters de l'année, il s'agit d'un véritable rendez-vous cinéphilique très attendu. La Zone d'intérêt d'emblée frappe le spectateur tant au niveau de l'écriture que de la réalisation, en nous plongeant (ou re-) dans l'abomination d'Auschwitz, mais d'une manière assez inattendue. En effet, le sujet de ce film a déjà été abordé des dizaines de fois au cinéma, de formidable et mémorable manière en plus, mais ici Glazer et le scénariste, adaptant un roman, s'attaquent a Rudolf Hoess et sa famille c'est-à-dire le commandant du sinistre camp d'extermination. Le film nous décrit un quotidien presque paradisiaque pour la famille Hoess, vivant pourtant à quelques mètres du camp situé juste derrière un mur d'enceinte, les membres de la tribu vaquent à leurs activités, les enfants jouent, la mère reçoit des invités divers comme si de rien n'était ! Pire tous s'amusent de la situation, essayant des objets récupérés à côté, narrant des anecdotes passées alors qu'on entend ou entrevoit l'horreur dans la profondeur du champ, cette idée de mise en scène est brillante et choquante. La mise en scène de Glazer garde ses distances avec les protagonistes, il n'y a quasi aucun gros-plan dans ce film, les cadrages sont précis, les lumières à la fois éclatante et froide puis le découpage des scènes en intérieur sont fluide donnant le rythme particulier de ce film. Des passages sont plus expérimentaux, comme souvent chez Glazer, histoire de surprendre encore plus le spectateur. Par contre les interprétations ne m'ont pas