Comment ne pas être dérangé par ce film qui fait ressentir l’horreur de la Shoah sans jamais la montrer. Le procédé cinématographique utilisé par Jonhathan Glazer au cours de la Zone d’Intérêt est d’une grande habileté. Le film rappelle au spectateur l’importance cruciale du son dans le septième art qui ici permet presque à lui seul de déceler l’enjeu de l’intrigue.

Les plans sont fixes et larges, les personnages sont filmés de biais, afin d’éviter au spectateur de ressentir quelconque empathie. Ils sont pourtant bien humains. Ils déroulent une petite vie normale dans un « Paradies » et ne sont qu’obnubilés par leur réussite professionnelle (Rudolf) ou leur bonheur personnel (Hedwig). Une banalité humaine qui côtoie la plus grande absence d’humanité. Là est tout le paradoxe.

Avec la Zone d’Intérêt, Jonathan Glazer réussit le pari d’évoquer la Shoah sous un angle nouveau, sans oblitérer son caractère horrifique. Bravo!

raphvol
8
Écrit par

Créée

le 12 mars 2024

Critique lue 5 fois

raphvol

Écrit par

Critique lue 5 fois

D'autres avis sur La Zone d’intérêt

La Zone d’intérêt
PatMustard
3

Cannes-ibal Holocauste

La Zone d’intérêt débute par un écran noir de 5 minutes accompagné d'une musique assourdissante qui donne le dispositif du film : on ne verra rien mais on entendra tout. Le camp d'extermination...

le 19 janv. 2024

178 j'aime

9

La Zone d’intérêt
lhomme-grenouille
6

Limites de l’intérêt

Reconnaissons à Jonathan Glazer cela ; ce mérite d'avoir su trouver un angle nouveau pour aborder un sujet maintes fois traité.Parce qu’à sortir en permanence du champ ce qui est pourtant – et...

le 2 févr. 2024

73 j'aime

8

La Zone d’intérêt
Plume231
7

Derrière le mur !

L'introduction, avec un écran noir qui dure, qui dure, accompagné d'une musique stridente, annonce bien la couleur, La Zone d'intérêt est une expérience aussi bien sonore que visuelle. Ben oui, parce...

le 31 janv. 2024

68 j'aime

8