J'ai été voir ce film en avant première et en suis ressorti très déçue.
On me l'avait vendu comme un chef-d'œuvre, film attendu, soit disant très touchant et émouvant etc. En réalité, je ne suis pas là pour démonter le film, je trouve simplement que les bonnes idées qu'il a sont gâchées.
Il y a dès l'écran noir du début ce mélange entre un sentiment d'angoisse, quelque chose de grave qui se trame et en même temps les oiseaux chantent, la vie continue. J'ai beaucoup aimé, j'ai trouvé l'idée bien amené, à ce moment la l'espoir de voir un film qui me bouleverserait était fort!
Bon et bien, au final, ce que nombreux appellent un chef-d'œuvre et qui, je le crois sincèrement, aurait pu en être un, s'arrête dès cette première scène. Toute l'idée du film se trouve là, dans cette ambivalence des deux mondes. Le problème n'est pas là, au contraire. Je trouve que l'idée de voir cette seule famille évoluer à deux pas d'Auswitsch est très intéressante, mais mal exploitée voir carrément ennuyeuse. On comprend tout très vite, on attend quelque chose d'autre, j'attendais que Glazer nous montre ce qui ne peut se comprendre. Il a échoué dans la tâche la plus difficile mais aussi la seule digne d'intérêt. la perte d'humanité on l'a comprise. Mais comment est ce qu'on l'a retrouve? J'ai aimé voir la grand-mère. J'ai aimé aussi qu'on n'en dise pas plus sur elle, elle est partie, on sait pourquoi, on ne peut voir sa lettre, quelles excuses a-t-elle pu donner, mais au fond on sait, et on n'a pas besoin de plus.
J'aurais aimé qu'on s'intéresse plus aux enfants, et surtout à la petite fille qui nourrit les prisonniers. Comment peut-elle garder son humanité dans cette famille, dans ce contexte? Comment peut-on grandir et se construire dans un tel contexte social et historique? On le voit d'ailleurs, ces enfants qui "ont tout", qui grandissent dans un cadre de vie "si sain" sont pourtant déjà presque tous épris de violence. Ils vivent sans comprendre, entendent la mort sans la voir, entendent les hurlement, les balles, sentent la fumée et j'en passe. L'enfance aurait mérité qu'on s'y arrête. Je dois dire d'ailleurs personnellement que les fils m'intéresse plus que la mère, à la fin j'étais carrément énervée de ne voir qu'elle!
Bref, j'ai dit grossièrement l'essentielle de ce qui m'a déçue, j'aurais, je crois, aimé un traitement qui ne soit pas seulement historique, il y avait aussi des questions philosophiques et même psychologiques de fond qu'il aurait été intéressant de poser, tout en gardant cette pudeur de Glazer de ne pas trop en montrer. Ce qui est dommage ici c'est que, justement sans trop en montrer il n'a quand même rien laissé sous entendre et a quand même dit tout ce qu'il voulait dire.