Sans doute le film que j’attendais le plus en ce début d’année. De Jonathan Glazer j’ai beaucoup aimé Birth et surtout Under the skin. Deux semaines après je ne sais toujours quoi penser de cette Zone d’intérêt. Ou plutôt j’ai trouvé cela très fort mais je reste sur ma faim. Techniquement parlant, c’est une réussite totale. La mise en scène est sublime, parfaitement maitrisée et surpuissante. La direction artistique est une merveille, les images somptueuses. Et comment ne pas oublier le son qui est l’élément technique le plus important du film. L’interprétation suit évidemment le mouvement. Tout le casting est impeccable mais celle qui crève l’écran une fois de plus, comme dans Anatomie d’une chute, c’est Sandra Hüller. Elle est juste géniale rendant son personnage hautement détestable. Le contraste entre une vie de famille banale et heureuse et l’horreur de ce qui se passe à l’extérieur est juste insoutenable. Si on ne fait que de l’entendre d’un bout à l’autre du récit, des détails monstrueux émanent de temps en temps et ne font que renforcer cette horreur. Restent deux bémols à mes yeux. Je n’ai pas compris les scènes en négatif avec la petite fille. Et j’aurais préféré que le son des bruits provenant du camp monte progressivement crescendo pour devenir insupportable à la fin. Le sentiment de malaise et d’horreur n’en aurait été que plus grand. Autrement La zone d’intérêt reste quelque chose de profondément malaisant et d’insupportable. Il est souvent plus fort de suggérer une chose que de la montrer frontalement. De ce côté-là, mission parfaitement réussi pour le réalisateur. Dérangeant et cynique, en un mot atroce.