Ne jamais lire les critiques avant d'aller au ciné, c'est bien connu, au risque d'être un peu déçu gratuitement.
Oui, la bande son est sensationnelle sur ce film, qui s'ouvre et se clôture sur les seules musiques, dissonantes, terrifiantes, que l'on entendra. Le reste du paysage audio n'est constitué que de grondements sourds, d'aboiements, de cris lointains, de coups de feu. A tous les sens du terme, Jonathan Glazer laisse entendre, et c'est là l'originalité du film.
Quelques autres tentatives de coup d'éclat de réalisation au travers de séquences nocturnes/oniriques, qui m'ont laissée assez froide.
A contrario d'une scène parfaitement glaçante au début du long-métrage durant laquelle Hedwig, la femme du commandant d'Auschwitz, Rudolf Höss, récupère des vêtements de déportées avec une légèreté horrifiante qu'elle conservera tout au long du film, sauf quand elle risque de perdre sa splendide demeure, rêve d'une vie ou plutôt décor d'une vie de rêve auquel elle ne pensait pas pouvoir prétendre. Derrière les murs, le cauchemar, l'enfer des camps.
Sandra Hüller est parfaite dans ce rôle, tandis que Christian Friedel déçoit un peu en un Höss mou du genou : main de chewing-gum dans un gant de velours là où on attendait de de sentir le coeur d'acier de ce pater familias. Sa femme lui vole, là encore, la vedette.
C'est donc un mouif mais quand même oui mais mouif quand même pour ma part.