Jonathan Glazer m'avait tellement ennuyé avec son Under the skin (même si je lui reconnais des qualités) que j'ai mis du temps avant de me lancer dans ce film dont tout le monde parlait.
Et bien même si c'était à peu près ce que j'attendais du film, il m'a quand même bien plu, grâce à son concept, il faut l'avouer, terriblement puissant, même si au final, il perd en efficacité sur la longueur.
Mais le travail des images et du son est vraiment top, et certains dialogues font froid dans le dos.
Je pense qu'on (ou je) avait jamais traité l'holocauste sous cet angle. A savoir, comment vivait les gens qui était derrière tout ça. Et comment, derrière l'horreur des actes, tout était fait avec beaucoup de sérieux, d'organisation froide, et de formalités nécessaires (communication par téléphone, écritures de lettres, ingénieurs présentant divers plans pour "améliorer" leurs cotas etc...).
Avec quelques idées fortes de scènes qui montrent à quel point la mort de tout ces gens a été démystifié (la scène des cendres dans la rivière, la discussion dans le jardin sur les rideaux que la mère n'a pas eu aux enchères, alors qu'elle connaissait à qui ils appartenaient de base et qu'elle se demande si elle est dans le camp en ce moment...).
Joli parallèle aussi avec le conte raconté par le père, que l'on finit par comprendre qu'il est en fait représenté par des images d'une jeune résistante nourrissant les travailleurs des camps.
Et cette scène finale, osée, qui nous ramène directement à notre réalité. Très fort.
Bref, je suis plutôt conquis au final, malgré, sans surprise, la lenteur de la narration du film.