Pour une fois que le nu se justifie aussi bien, comment comprendre qu'il ne soit pas davantage mis en avant.
J'aurais tellement souhaité que le film sorte de sa pruderie.
J'aurais tellement souhaité voir un sexe de femme, beau et ravageur, comme le tableau de Courbet.
Pourquoi cette frustration inutile ?
J'aurais tellement voulu voir ce sexe d'homme être touché, si caractéristique et vigoureux pour être si souvent visité, plutôt que ce plan froid - histoire de dire ni vu ni connu. Comme ça, c'est "fait", juste avant d'éteindre la bougie.
Heureusement qu'il y a cette scène botanique : elle est splendide.
Il était en passe d'être un des meilleurs films érotiques mais Pascale Ferran n'a pas choisi de faire ce que cette oeuvre est censée être. Le parti pris mélodramatique ajoute certes du poids à cette histoire transgressive mais sur presque trois heures, n'y avait-il pas moyen d'explorer cette renaissance, histoire d'en faire une oeuvre sensitive ?
Toutefois, c'est la part belle à la nature et au jeu.
Marina Hands se révèle très bien ; sa fragilité et sa timidité jusqu'à son physique, tout corrobore au personnage de Lady Chatterley, maintes fois adapté et souvent bafoué. Elle a réussi quelque chose de simple, sautillant sur les doutes et marchant dans la boue de sa classe.
Hippolyte Girardot est à côté. Dès la scène d'entrée, il est en décalage dans son interprétation. Je trouve cela dommage. J'ai rarement vu ça et je n'aime pas dire que les acteurs sont à côté de la plaque... Mais là, zut.
Jean-Louis Coulloc'h, le garde-chasse est un personnage très intéressant sociologiquement et représentatif de cette époque. L'interprétation est farouche mais j'ai le sentiment que c'était juste ce qu'il fallait : un colosse aux pied d'argile.