Lady Hamilton est un mélodrame flamboyant sur la destinée d'une jeune femme qui n'était jamais vraiment satisfaite de son sort, pourtant très enviable, et en voulait toujours plus, quitte à tromper son vieux et riche mari (ambassadeur anglais à Naples) dans les bras d'un bel et ambitieux amiral, également marié mais loin de son foyer. L'amour est fort, sincère, mais le parfum d'adultère qui s'en dégage ne pourra amener que le scandale. À moins d'arrêter la folie à temps, mais quand les esprits s'embrouillent et que l'on reporte sans cesse cette sage résolution...
Pour ceux qui connaîtraient mal cette période de l'histoire (vous en faites pas, moi aussi), il s'agit bel et bien d'une récit véridique (néanmoins légèrement revisité), celui de la vie de l'héroïne éponyme, Lady Emma Hamilton, se déroulant durant les temps où Napoléon étendait ses conquêtes en Europe, jusqu'à la fameuse bataille de Trafalgar.
Qui mieux que Vivien Leigh pour incarner ce personnage torturé entre ses devoirs ennuyeux d'épouse et l'appel d'un amour romanesque qu'elle n'avait jusqu'alors jamais connu ? La talentueuse actrice excelle dans le rôle en y apportant son style unique, dont ce maniérisme qui aura fait son succès depuis Autant en emporte le vent et que j'adore. À ses côtés, Laurence Olivier (son mari de l'époque) est également très bon, tout comme les seconds rôles, soulignons-le.
Concernant les décors et les costumes, ils sont tellement remarquables que l'on se croirait presque revenu à la belle (?) époque. De plus, la mise en scène est on ne peut plus soignée et cela fait plaisir à voir.
Enfin, pour un long-métrage qui n'est pas un film de guerre, la superbe bataille navale finale, pleine de bruit et de fureur, a de quoi surprendre par son ampleur. Quel spectacle !
Cette histoire aussi belle que tragique, tournée en pleine Seconde Guerre mondiale à la demande de Winston Churchill (qui souhaitait voir plus de films dénonçant la guerre actuelle), est une réussite incontestable dans son genre.