Lady Kickboxer
Lady Kickboxer

Film DTV (direct-to-video) de David Worth (1992)

Les amateurs de péloches d’action HK des années 80/90 apprécient de manière générale Cynthia Rothrock et Richard Norton qui ont œuvré en tant que gweilos dans le cinéma de l’ex-colonie britannique. Ce sont deux excellents artistes martiaux qui ont montré tout leur talent dans des films tels que Une Flic de Choc, Yes Madam ou Inspector Wears Skirts pour la première, Le Flic de Hong Kong 2, City Hunter ou Mr Nice Guy pour le 2ème. On les retrouve également ensemble dans l’excellent Shanghai Express de Sammo Hung ou le fun Magic Crystal de Wong Jing. A leur retour aux States, ils ont continué de jouer régulièrement dans les mêmes films, au point qu’une rumeur disant qu’ils étaient ensemble dans la vraie vie commença à faire surface (mais démentie par l’un comme par l’autre). Citons par exemple China O’Brien et sa suite dont je vous ai déjà parlé, mais également Rage of Honor (1992), Rage of Honor 2 (1993) ou encore Lady Kickboxer (Lady Dragon en VO), le film du jour. Et puis j’avais besoin de liquider mon stock de séries B avec Cynthia Rothrock, alors pourquoi ne pas commencer par celui-là ? Bon, ce n’était pas terrible, mais qu’importe, j’aime bien les deux loustics donc ça permet de mieux faire passer la pilule.


Lady Kickboxer est régulièrement cité dans la célèbre émission américaine Best of the Worst, le meilleur du pire en français dans le texte, c’est dire si je n’attendais pas grand-chose de cette série B martiale. D’autant plus qu’elle est réalisée par David Worth, un tâcheron qui s’est fait « connaitre » (notez les guillemets) pour avoir réalisé le Kickboxer avec Jean-Claude Van Damme mais qui n’a pas su profiter du petit succès de ce dernier et a continué à œuvrer dans la série B, voire Z. Oui, Shark Attack 2 (2000) et Shark Attack 3 (2002), c’est lui, et c’est pas glorieux. Le film n’est d’ailleurs sorti qu’en VHS par chez nous, pas même une pauvre édition dvd sommaire de bac à soldes, c’est dire si j’étais confiant quand je me suis lancé. Pourtant, Lady Kickboxer semble avoir eu son petit succès en vidéo club puisque l’année suivante arrive une suite dont nous parlerons peut-être un jour. Mais revenons-en au premier film qui commence immédiatement par une baston dans un hangar à avions, histoire de t’annoncer le programme à venir pour l’heure vingt qui suit. Le scénario est ce qu’il est, c’est-à-dire pas grand-chose. Juste une histoire de vengeance de plus comme c’était déjà le cas dans le film précédent du réalisateur, Kickboxer. Il suit d’ailleurs à peu près le même schéma narratif que ce dernier. On a une héroïne qui veut se venger, un vieux maitre asiatique, des scènes d’entrainement, un méchant très méchant, … vous voyez le genre ? Beaucoup de scènes ne sont là que pour amener de l’action et le film est linéaire, plein de grosses ficelles et au final sans surprise. Mais l’ensemble est plutôt rythmé et la bande son de Jim West est dans le ton de ce qui se faisait pour ce genre de productions à l’époque, encore très 80’s dans l’âme, avec un mélange de sonorités rock et de moments plus calmes assez passe-partout mais qui collent bien aux images.


Le casting, si on exclut les locaux et les quelques occidentaux qui étaient sans doute là de passage, en vacances, on fait vite le tour. Outre Rothrock et Norton, le seul autre acteur reconnaissable est Robert Ginty, oui, le héros à la coupe de cheveux aléatoire du nanar mondialement réputé Vivre pour Survivre. Cynthia Rothrock souffle le chaud et le froid, et ça fait un peu grincer des dents lorsque les scènes exigent vraiment d’avoir un éventail d’émotions. Richard Norton et Robert Ginty s’en sortent un peu mieux, même si ce dernier semble un peu endormi (ou sous cachetons) à chacune de ses scènes. Son personnage ne sert dans tous les cas à rien. Mais c’est martialement parlant que Rothrock et Norton laissent parler l’étendue de leurs talents. Bien qu’on soit ici dans des combats à l’américaine, ils sont malgré tout agréables à regarder car plutôt dynamiques et pas trop redondants. Bon, le monteur du film était sans doute sous acide. Vous savez, quand on revoit au ralenti le même coup une ou deux fois d’affilée sous différents angles, c’est assez fréquent dans les films de baston. Mais là, ils le remontrent 5 ou 6 fois, quasiment sous le même angle. Pourquoi ? Je l’ignore, mais c’est chiant parce qu’on sent que ces scènes martiales sont importantes pour le réalisateur et les acteurs et on sent qu’elles ont bénéficié du plus grand soin (plus particulièrement le final, assez intense). Mais cette multiplication de plans pour un même coup à tendance à devenir rapidement pénible. C’est dommage car le dernier tiers est plutôt fun, avec des punchlines à la chaine de part et d’autre des combattants, avec une course poursuite voitures / moto façon Mr Dynamite / Opération Condor mais version nanar, où la doublure en perruque blonde de Cynthia Rothrock est super balèze sur son deux-roues, mais l’ensemble est filmé avec les pieds.


Lady Kickboxer est une série B martiale bien moyenne. Le réalisateur David Worth tente de réitérer le succès de Kickboxer mais son film est à peine sauvé par des scènes d’action certes correctes mais parfois montées à la nawak.


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-lady-kickboxer-de-david-worth-1992/

cherycok
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le 24 avr. 2023

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