Lady Scorpions
Lady Scorpions

Film (2024)

Après un catastrophique Kung Fu Games et avant de me faire The Lockdown et Art of Eight Limbs, je continue mon exploration de la collection « Tiger Style Ultimate Martial Arts Collection » de Paramount pour leur plateforme de streaming Paramount+ avec Lady Scorpions. J’avoue, je ne pars pas confiant, tant Kung Fu Games était un calvaire sur quasi toute la ligne mais bon, je suis toujours content de retrouver Cynthia Rothrock qui a bercée ma jeunesse avec ses nombreuses séries B martiales des années 90, ou encore cette bonne vieille trogne de Jeff Fahey qui, sans être le meilleur acteur du monde, offre toujours une performance honorable. Alors, après le naufrage Kung Fu Games, est-ce que ce Lady Scorpions remonte un peu le niveau ? Eh bien à ma grande surprise, oui ! Bien qu’on reste ici dans une série B martiale classique, le film a au moins le mérite d’être regardable sans trop de souci essentiellement grâce à ses scènes d’action qui sont bien mises en valeur.


Lady Scorpion, c’est le premier long métrage du réalisateur Bruce Del Castillo qui a principalement travailél comme machiniste sur des films tels que Kill Bill ou Once Upon a Time in Hollywood. Après un court métrage, Chandelier (2004) et une pub pour Toyota (2017), il se retrouve catapulté réalisateur de ce film martial, étant lui-même pratiquant depuis de nombreuses années. Déjà, Del Castillo essaie de donner un peu de style à son film. Certes, il n’invente rien, se contentant de pomper chez Quentin Tarantino, Robert Rodriguez, Guy Ritchie et autres réalisateurs considérés comme cools par le public, mais au moins on ressent une envie de faire en sorte que son film ressemble à quelque chose. Alors oui, on sent qu’on est ici dans un petit budget et ça ressemble visuellement très souvent à un téléfilm, mais au moins il y a un petit quelque chose, là où Kung Fu Games n’avait pas l’once d’un début de quelque chose à ce niveau-là. Certaines idées de mise en scène sont d’ailleurs éminemment sympathiques, comme le passage de la sauce piquante dans l’œil, en split-screen, ou encore la toute première scène et le monologue de Jeff Fahay avec un très lent dézoom. C’est dommage que ces scènes un peu plus évoluées que la moyenne ne soient que sporadiques. Après, difficile de faire dans l’originalité quand le film se contente, surtout dans sa deuxième partie, de situer son action dans des usines et des entrepôts. C’était déjà cliché et un peu facile dans les années 90, ça l’est toujours en 2024. Le scénario n’est pas des plus recherchés, mais le film prend le temps de s’attarder sur ses personnages principaux, en particulier les relations qu’ils ont entre eux. C’est la relation entre l’héroïne, jouée par Caitlin Dechelle, et sa mère incarnée par Cynthia Rothrock, mais aussi avec leur fille/petite fille, qui constitue le cœur émotionnel du film et qui sera le moteur du scénario lorsque cette dernière se fera enlever. Mais oui, nous sommes ici dans une accumulation de clichés, avec des idées vus et revus de nombreuses fois, et il faut avouer que rien n’est réellement passionnant car tout est un peu trop familier, sans parler de certaines incohérences qui se révèlent à fur et à mesure que le film avance et qui vont en contradiction avec certaines scènes vues plus tôt.


Mais là où Lady Scorpions s’en sort beaucoup mieux que Kung Fu Games, c’est dans ses combats qui sont décents, voire intéressants. La lisibilité est belle et bien là, la mise en scène se fait plus soignée et il n’y a pas eu de craquage sur le montage. Ici, les coups s’enchainent sans trop de coupes, les mouvements sont nerveux, les coups font mal, il y a de l’impact, et même si on a connu plus inventif en termes de chorégraphies, ça a une plutôt belle gueule… du moins tant que ce sont les jeunes artistes martiaux qui se battent, tels que Caitlin Dechelle, cascadeuse sur le film Wonder Woman ou la série The Mandalorian, ou David W Rice vu dans… pas grand-chose mais plutôt convaincant ici. Lorsque c’est au tour de Cynthia Rothrock et de ses 67 printemps de balancer quelques kicks, on ne peut que grimacer, la blondinette ayant pris un sacré coup de vieux (ce qui est normal) et n’est clairement plus aussi à l’aise qu’avant. Néanmoins, elle continue d’avoir une présence imposante et on prend encore du plaisir à la voir se castagner. Angel Brophy, le coordinateur et concepteur des combats du film, garde l’action dépouillée et ne la laisse jamais devenir ridicule. Oui, clairement, les scènes d’action de Lady Scorpions valent le coup d’œil, que ce soit les gunfights, les scènes à l’arme blanche ou les fights mano à mano. Dommage qu’il n’y en ait pas suffisamment. Néanmoins, ce film pourrait être vu comme un passage de témoin entre l’ancienne génération vieillissante, Cynthia Rothrock, et la nouvelle incarnée par Caitlin Dechelle, pratiquante d’arts martiaux ayant gagnée de nombreux prix depuis l’âge de ses 6 ans, et qui, si on lui en donnait les moyens, pourrait devenir sans problème, à l’instar de Scott Adkins, une petite star des séries B d’action. Certes, elle manque peut-être un peu de charisme, mais les tatanes qu’elle balance sont plutôt impressionnantes.


Lady Scorpions propose des scènes d’action vraiment réussies et nous fait découvrir de très bons artistes martiaux en plus de nous rappeler que Cynthia Rothrock fut à une époque la reine de la série B. Mais entre les scènes d’action, ce n’est pas fou-fou.


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/journee-tiger-style-media-2-4-lady-scorpions-de-bruce-del-castillo-2024/

cherycok
5
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le 26 sept. 2024

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