Un épisode assez naïf
Oryu rentre au pays (l’île de Kyushu) pour reformer son clan avec l’assentiment de son oncle, le boss Kawabe. Le paysage est en pleine effervescence industrielle, entre les gisements de charbon qui...
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le 8 août 2023
Oryu rentre au pays (l’île de Kyushu) pour reformer son clan avec l’assentiment de son oncle, le boss Kawabe. Le paysage est en pleine effervescence industrielle, entre les gisements de charbon qui font la fortune des uns, et le gouvernement qui relie l’île au réseau national de chemin de fer pour lequel tout est à construire. Le boss Kawabe est justement à la tête du chantier de construction de la ligne Chikuhō (la ligne existe vraiment) et de la manne financière qui en découle, ce qui lui attire l’animosité d’un clan yakuza rival et aussi du syndicat des bateliers qui voit la profession disparaître avec le transport ferroviaire. Pour le contexte historique et social du début du siècle et le développement du Japon, l’épisode est plutôt réussi et assez intéressant. Je ne connais pas suffisamment l'œuvre de Shigehiro Ozawa mais on sent chez lui une certaine conscience sociale.
Pour le reste ce n’est pas vraiment mon épisode préféré. Ca a beau être un ninkyo, je trouve les protagonistes – et Oryu la première – beaucoup trop lisses et débordant de bons sentiments, de bienveillance, de réactions qui ne sont pas forcément celles attendues dans ce genre de milieu. Par exemple, lorsqu’Oryu est nommée responsable du chantier, pas une seule voix parmi les lieutenants du défunt boss pour s’opposer à ce choix – une femme, qui plus est une étrangère ! – ou au moins exprimer leur frustration de ne pas avoir été nommés à sa place. D’autant que celle-ci, pour sa prise de poste, se retrouve avec deux cadavres sur les bras, deux membres du gang dont les assassinats resteront impunis, voire pire, puisque dans la scène suivante le gang ennemi est devenu un allié de circonstance et tout le monde s’est réconcilié. Alors certes ce n’est pas le cinéma de Fukasaku ou de Kitano mais quand même, on est en mesure d’attendre des réactions plus viriles ou simplement plus humaines de la part de yakuzas provinciaux rustres de l’ère industrielle… Bon, on n’est qu’en 1969, d’ici deux à trois ans d’autres réalisateurs de la Toei, Norifumi Suzuki – ici scénariste – en tête nous proposeront un tout autre genre de cinéma plus cruel mais aussi moins naïf.
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le 8 août 2023
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