Deuxième opus de la saga Lady Yakuza dont se dessine une trame similaire à de nombreux héros du cinéma japonais : la quête (ici reconstituer son gang familial) qui amène au voyage à travers le pays. L'occasion pour Oryu de rencontrer de nouvelles têtes, de recruter des nouveaux adhérents et de s'impliquer dans les problématiques mafieuses locales. C'est ainsi qu'elle se retrouve à laver l'honneur d'un oyabun très soucieux de son rôle de protecteur des petites gens qui se fait doubler par un lieutenant avide d'enrichissement : le film montre l'exploitation des artisans de la sériciculture par la traite usurière, dans un processus des plus capitalistes.
La règle du jeu annonce un peu plus le futur genre du jitsuroku dans sa dénonciation d'un univers mafieux ayant abandonné tout code moral, même si la dimension romantique amène toutefois à ce que les traitres soient châtiés au nom du respect de l'ordre hiérarchique et des règles de loyauté (la scène du conciliabule des oyabuns régionaux avec les tractations sur la validation du nouvel arrivant). Les séquences d'action sont également plus violentes. Dommage que le traitement dramatique de certaines relations soit inégal : foiré pour les deux bouffons, réussi pour le couple de joueurs. On retrouve de fait quelques scènes de jeu, dont des paris sur des cartes hanafuda à la mécanique incompréhensible pour les non-initiés.
Au casting, Junko Fujito apparait plus solide dans son personnage. On retrouve également Tomisaburo Wakayama en guignol grimé n'importe comment (l'antithèse du magnétisme de son Ogami Itto), Bunta Sugawara en homme de main qui chie toujours la classe, et Koji Tsuruta en assassin justicier de passage. De jolis tatouages sont aussi de la partie, même si Oryu rappelle leur symbolique de souillure.