Pour une saga avec huit films tournés en cinq ans, on peut dire Lady Yakuza est hautement qualitatif, et plus encore avec ce dernier épisode.
On sent ici une volonté de tout le monde de faire briller de mille feux une dernière fois la série, avec une accumulation d'intrigues, pour un final vraiment génial, ou le trio composé par Sugawara, Wakayama et Junko Fuji va dérouiller tout un clan adverse, soit une dizaine de milliers de yakuzas, à quelques-uns près.
Quelque part, même si l'intrigue principale du premier épisode ne sera jamais vraiment résolue (Oryu devait venger son père), on voit de grands changements en la chef du clan Yakuza, dans une très belle scène où elle va au chevet de Mme Ogawa, mourante, qui désignera un nouveau chef de clan, ce qui ne plaira pas aux ex-intéressés. D'où baston, sublimement chorégraphiées, notamment celle de la fin, qui se déroule sous la neige, qui annoncera la future Lady Snowblood.
Plus méconnue que Baby Cart ou Zatoichi dans le registre des longues sagas japonaises, Lady Yakuza vaut néanmoins le coup d’œil, ne serait-ce que pour ses acteurs qui vomissent du charisme à tout va, notamment Bunta Sugawara (qui a dû jouer 743 rôles de yakuzas dans sa carrière), et on a en filigrane le portrait d'une femme au début du XXe siècle qui tend à exister dans un univers machiste.