Fascination

Cet inévitable remake américain de "Morse", réalisé par Matt Reeves et sorti en 2010, n'est franchement pas mal du tout et surpasse même l'original, enfin de mon point de vue du moins ! Pour être honnête, je ne me souviens plus vraiment dans sa globalité du film suédois mais ce remake en est en tout cas très fidèle et nous suivons ainsi la même intrigue : une rencontre entre un jeune garçon et une jeune fille, vampire, venant d'emménager dans l’appartement à côté. Une sorte d'histoire d'amour impossible à la "Twilight" donc mais en plus poétique, moins prude et moins niais. Moins prude même que le film original puisque ce remake met l'accent sur les effets gores qui, s'ils sont majoritairement suggérés dans le film original, sont réellement montrés ici. Il y a donc un petit côté spectaculaire, inhérent au cinéma américain, qui se dégage de l’œuvre mais qui ne vient malgré tout pas empiéter sur l'aspect poétique. Surtout que cet aspect en question repose énormément sur le jeu des deux jeunes acteurs, à savoir Chloë Grace Moretz et Kodi Smit-McPhee dont je trouve l'interprétation bien plus réussie que les acteurs du premier film. C'était peut-être un effet voulu mais j'avais eu un peu de mal avec le côté impersonnel du jeu des deux acteurs suédois qui ne collaient que très difficilement avec une romance impossible. Ici, on voit que les acteurs se donnent à fond dans leur personnage, ils ont de plus une très bonne alchimie et ils sont très crédibles ! J'ai également largement préféré ici la mise en scène dont la photographie est, je trouve, beaucoup plus soignée, notamment lors des scènes de nuit. Le film est réellement un plaisir à voir visuellement. En revanche, comme le film original, et c'est totalement subjectif, j'ai eu énormément de mal à accrocher à l'histoire sur toute sa durée. Même si c'est poétique etc., je trouve tout de même qu'elle traine parfois en longueur et nous avons alors du mal à rester captivé jusqu'à la fin. "Laisse-moi entrer" n'est donc, pour une fois, pas un remake américain inutile puisqu'il a su prendre les points positifs du premier film et les perfectionner.