Encore une bombe sensuelle ultra léchée par le couple de réalisateur le plus barré du ciné actuel.
Histoire de braquo musclé, ça va chauffer pour les trois pros du grand banditismes réfugiés chez une artiste hippie recluse, ex star de l'actionisme transgressif des 70s dont les sublimes flashabcks de performances déjantées viendront rythmer le film. Tourné sous le soleil corse dans un décor parfait à la mexicaine de village à l'abandon coupé du monde, le film est en majeure partie un huis à ciel ouvert qui prend ses sources dans le western spaghetti. Le gros plan poisseux sur les visages règne en roi, les jeux de duels de regards montent en tension, ça grimace ferme et ça sent la sueur. Ajouter là dessus le cinéma de Hong Kong avec son découpage d'horloger, façon expérimentale à la Time and Tide de Tsui Hark, qui vient pulvériser nos repères puis les recoller avec un malin plaisir en alternant les points de vues de chaque personnage sur une même situation. Rejouée pour expliquer le théâtre de l'intrigue, on est tenu en tension par un cache cache permanent de surprises hors champ et de révélations à rebours, en gardant le fil des trahisons et des gunfights qui sens suivent. du temps réel par une . Le tout ne va pas sans défaut, comme sur les précédent films des longueurs peuvent sans faire sentir, et le soin apporté au son completement post synchronisé (aucune prise directe sur le tournage!) peut être destabilisant: mais bordel il y a plus d'inventivité et d'amour du cinéma dans 10mn de LBLC que dans 10 films réunit.
Après deux giallo vertigineux tout en stupeur et tremblement, les deux belges quittent le genre pour s'essayer à un grand écart stylistique, un deux en un, rien que ça.
On se prend un bon coup de soleil dans les rétines dans ce western psychédélique hallucinogène.