Curieux objet que ce film allemand de 1936 qui reprend les codes de la screwball comedy américaines, où l’action se déroule même à New York et semble copier le style d’un Lubitch. Mais il s’agit bien d’un film allemand, réalisé par un allemand, joué en langue allemande par des acteurs allemands. En réalité, le film s’inscrit dans la demande de Goebbels de faire des films légers, divertissants et dans un cadre qui n’évoque surtout pas la vie sous le IIIe Reich. Ici ce sera l’histoire d’un mariage express au tribunal entre une fille sans le sou jugée pour vagabondage et un jeune journaliste sportif (qui remplace son collègue, reporter judiciaire au Morning Post, un peu trop bourré pour assurer une audience) qui n’était pas là pour la défendre, encore moins pour l’épouser, mais qui se prend d’empathie pour elle au point de faire croire qu’il est son compagnon. Toute la partie chez lui – qui ressemble étrangement à l’appartement de Monica dans Friends – notamment autour de ce lit qu’il prend soin de séparer d’un meuble recouvert de cactus, est charmante. Ensuite, le film perd en fraicheur lorsqu’il alourdit son récit avec une histoire parallèle de disparition de la nièce d’un magnat du pétrole, mais aussi à l’image de sa parenthèse musicale qui voit les personnages danser un foxtrot complètement gratuit sur « Ich wollt’ich wär’ ein huhn » titre qui sera par ailleurs utilisé par Tarantino, dans Inglourious basterds. Laissez faire les femmes est un film globalement anecdotique mais par instants plutôt chouette, rythmé, avec de jolis moments comiques, remplissant donc son contrat.