Deuxième long-métrage de Mouret, sorti en 2000, et film délicieux, maniant déjà parfaitement l'art du contre-temps et du décalage permanent, offrant notamment le film d'espionnage le plus absurde et le plus downtempo jamais vu, mais étant surtout une magnifique comédie de moeurs, dans laquelle brille la toujours sublimissime Marie Gillain. En voyant ce film quelques jours seulement après son dernier qui vient de sortir, j'ai regretté deux choses sur ce qu'est devenu Mouret et que je continue pourtant d'adorer, hein : premièrement qu'il ait assagi son style de mise en scène qui frôlait jadis avec l'absurdité d'un Iosseliani et qui était emblématique des cinéastes sortis de l'idhec et qui faisaient leurs premiers films à la fin des 90's (je ne sais d'ailleurs pas si Mouret a fait l'idhec, c'est juste une parenté stylistique que je pointe). La deuxième est qu'il ne joue plus dans ses films alors qu'il était l'acteur parfait de ses films, comme Nanni Moretti l'est des siens.