L’Amour et les forêts par Hunkarbegendi

L'Amour et les forêts est le 6è film de Valérie Donzelli. Il est adapté du livre d'Eric Reinhardt traite d'une relation toxique entre une femme et un "pervers narcissique". Je mets entre parenthèses car ce pseudo concept psychologique était très en vogue dès les années 2010 et a donné lieu à de nombreux films dont le plus connu est sans doute Mon Roi de Maïwenn, le problème, c'est qu'il ne repose sur aucune réalité psychologique et que c'est au fond un concept fourre-tout où l'on peut mettre facilement son ex qui a tout les torts dans l'insuccès de la relation passée, qu'une personne ayant des traits psychologiquement problématiques, comme ayant par exemple une personnalité dominatrice et ayant la tendance à prendre l'ascendant. Alors que le narcissisme joue un rôle fondamental dans la théorie freudienne, et que le pervers peut prendre bien des formes. Par exemple chez Freud, l'enfant est un pervers polymorphe, c'est-à-dire qu'il n'a pas encore trouvé la forme de fixation de sa perversion. Cependant, les relations d'emprise, de manipulation, de domination sont une réalité, que ce soit d'ailleurs l'homme ou la femme qui l'exerce, ou une personne de même sexe dans les couples de même sexe. C'est ce qu'on voyait par exemple dans le film Le Consentement, sorti récemment.

Ici, le problème est que tout est maladroit et caricatural. Si l'on voit tout de suite où elle veut en venir avec ses gros sabots (facile, puisqu'on assiste de manière entrecoupée à des entretiens avec une psychologue ou avocate, ou inspectrice, je n'ai pas bien compris), la réalisatrice ne nous permet pas de comprendre les ressorts psychologiques qui ont amené cette femme dans cette situation, ni ceux qui ont amené l'homme à la sienne, et enfin, à quel moment les choses ont dérapé dans le couple. Est-ce au moment où le mensonge de l'homme est découvert ? Des choses sont montrées par ci par la, mais sans faire comprendre quelles sont les conséquences psychologiques pour l'un et pour l'autre. Un film qui avait du potentiel, mais qui ne fait que survoler son sujet. Et il faut faire attention Melvil, parce que tu as tendance à jouer des personnages vraiment similaires dans tes derniers films. Je pense à L'heure zéro et Coup de chance.