Je craignais un film ronflant en retard sur son époque ou une bisserie fauchée manquant d'idées. Et bien ça passe bien. Je trouve Cornel Wilde assez passionnant comme cinéaste ; son parcours n'est pas sans accroc mais ce qu'on ne peut lui retirer, c'est une besoin d'exprimer des choses, des idées.


Et ainsi, ce Lancelot par exemple, est assez surprenant ; un peu comme Nolan le fait avec sa trilogie de Batman, Wilde propose ici de traiter du mythe de façon très terre-à-terre ; certes la romances est trop romantique pour être réaliste, il en va de même pour la caractérisation trop pure du personnage principal mais pour le reste, on est en plein désenchantement : les combats sont violents et la fin n'est pas vraiment heureuse. En fait, c'est comme si Lancelot représentait le dernier bastion de la féérie et qu'il se battait pour que le cynisme n'envahisse pas notre montre, en vain.


Le scénario comporte quelques faiblesses, quelques coups de mou, des aller-retours dans la narration, des personnages secondaires pas toujours bien écrits, mais il est aussi composé de très bonnes scènes de combat, d'une violence appropriée, de personnages forts, de confrontations exaltantes et d'une romance qui fonctionne assez bien et qui a parfois des airs de Macbeth lorsque la belle blonde recommande à son chevalier amoureux de défier en duel son mari pour gagner le droit d'être avec elle.


La mise en scène fonctionne assez bien : des effets spéciaux convaincants, une violence brut et brève qui surprend, un découpage lisible et parfois réfléchi mais le plus souvent assez sobre. Le montage est bien rythmé, laissant le temps aux choses de se faire. Les acteurs ne délivrent pas forcément des performances inoubliables, on pourra même rire de l'accent français du héros, mais ça fait l'affaire.


Bref, ce n'est peut-être pas un chef d'oeuvre, mais c'est un bon petit film.

Fatpooper
7
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le 10 avr. 2024

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