Landes par Nicolas Gilson
A travers le portrait d’une femme singulière, François-Xavier Vives envisage la complexité des rapports sociaux au début des années 1920. Toutefois malgré la justesse des intentions le portrait esquissé manque de radicalité. Outre un problème majeur de point de vue, le scénario co-signé par François-Xavier Vives, Emmanuel Roy et Camille Fontaine témoigne d’une massacrante artificilaité et d’un désolant classicisme qui se retrouve fatalement dans la mise en scène. (…) Le film semble dès lors construit comme une succession de tableaux dont certains apparaissent éculés voire caricaturaux ou dont l’écriture se ressent impitoyablement. (…)
Un contraste qui se retrouve et se ressent dans les choix esthétiques tant de mise en scène que de montage oscillant entre une dévastatrice artificialité et une grande sensibilité. (…)
Alors que le réalisateur parvient à donner une couleur au film et à en rendre les contours réalistes, l’artificialité assassines de certaines séquences se retrouve, au-delà de la mise en scène, jusque dans les décors (à l’instar de celui de la source) – ce qui est d’autant plus déplorable que le soin accordé à ceux-ci est par ailleurs évident. Et si mieux vaut ne pas laisser trainer son oeil sur quelques détails matériels – mais sans doute est-ce voulu – il est également préférable de ne pas trop tendre l’oreille car si le travail du son permet de transcender l’hypothèse même de l’électricité, il manque cruellement de justesse.
Alors que François-Xavier Vives tente de dépoussiérer le film d’époque, il n’y parvient que partiellement. Et bien qu’il ne réussisse pas à donner à sa protagoniste l’éclairage adéquat, la gageure est plus que louable.
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