Du mélange entre image et mise en scène moderne et propos ancien je ne suit jamais friand.
Et pourtant le réalisateur François-Xavier Vives, dont c'est ici le premier long métrage, parvient avec habileté à rendre ce mélange efficient.
D'une ambiance austère et sombre (remarquable jeu d'éclairages) en osmose avec les costumes et les temps troublés dans lesquels l'action se déroule, il parvient à se détacher avec un style lumineux qui prend toute son importance dans des scènes de nature.
Cela faisait longtemps que la Nature, et de plus celle magnifique des paysages des côtes du Sud-Ouest qui donnent leur nom au film, n'avait pas été aussi bien filmée. Ou plutôt, que les personnages plongés dans cette nature n'avaient pas été aussi bien filmés. Photographie au sens quasi littéral du terme, jeu de proportions, montrant une Nature dominante et un homme petit qui se démène en elle, rendent le tout épique, quasi mystique.
D'autres plans dont à célébrer, tout au long du film, comme celui remarquable où l'héroïne s'engouffre dans un labyrinthe d'épines en voûtes quasi baroque.
Heureusement de ce film il n'y a pas que sa photographie qui est réussie. L'intrigue qui met en scène deux excellents comédiens (Marie Gillain trouve ici un rôle en or) se focalise autant sur le parcours atypique de cette femme courageuse qui assume, fière et droite, les charges habituellement masculines qu'on lui administre ainsi que son désir ardent d'illuminer la France de ce début de XX° Siècle. Pleine d'enjeux cette intrigue, dont on ne soupçonne jamais la fin et qui nous tient en haleine sans pour autant proposer de véritables rebondissements, se dissipe malheureusement quelque peu en esquissant des sujets un peu secondaires (son désir d'être mère) sans jamais vraiment les traiter.