Film emblématique d'une génération, The Blues Brothers n'a pas réussi à me convaincre. En tous cas pas totalement.
Certes je n'ai pas passé un mauvais moment, j'ai même ri franchement à certains moments (la scène finale lors de la remise d'argent dans les mains de sieur Spielberg en personne, avec les milliers d'hommes et leur hophop hilarants). Mais le reste du visionnage n'a été qu'alternance entre simples sourires (voire, au grand maximum, quelques rires rapidement étouffés...) et face palm.
Car The Blues Brothers fonctionnent à la surenchère. Donc soit on accroche, soit... on décroche, comme ce fut mon cas.
Tout est une surenchère dans le nombre (de figurants, de voitures de police) et dans la destruction répétitive et constante (bon dieu arrêtez de toujours tout péter !). Seule la caméra, par des angles équivoques et originaux, exprime la possibilité d'un humour absurde qui, lui, permettrait de rire un peu. Car le reste n'est que grossier, bouffon et grand-guignolesque, que ce soit le personnage de Carrie Fisher et ses tentatives d'assassinats toutes plus folles les unes que les autres, ou encore les nazis, personnages inutiles, qui, dans une scène si inattendue qu'elle laisse sans voix, participent à une course poursuite ubuesque aux limites de la stratosphère...
Le film, parce qu'il mise dans sa quasi totalité sur son humour, en pâtit.
Comme l'humour est horriblement lourdingue et répétitif, le film l'est tout en autant.
Long, bien trop long, il sert un humour qui l'est tout autant ; l'humour est long. Je m'explique par un exemple : une course poursuite absurde, dont on a bien compris l'enjeu ridiculement démesuré est ici poussée à son paroxysme. Au lien de durer deux-trois minutes comme dans n'importe quel film, elle dure ici 15 minutes. C'est long et chiant.
Et si Belushi est bon, il ne sauve pas son personnage. Les frères Blues ne sont en fait pas si intéressants que ça ; jamais drôles, toujours mous et ennuyeux, à l'image de Dan Aykroyd.
Après, dire que j'ai passé un mauvais moment serait mentir.
Car l'intérêt du film, s'il n'est pas dans son humour, est bien dans sa musique, vivante, qui, contrairement à beaucoup trop de films dits musicaux, a ici une vraie place et est entendue du début à la fin, même si, admettons-le, ce n'est jamais du blues (à part peut être ce magique moment avec John Lee Hooker, bien trop furtif).
Restent aussi ses guests d'enfer, hilarants dans leur genre, qui communiquent une vraie énergie, une vraie dynamique et joie communicative.
Bilan : un film dont on sort lassé, malgré avoir bien tapé du pied et rit quelques fois.