Tout commence lorsque deux potes passionnés de rythm'n blues, John Belushi et Dan Aykroyd, créent les personnages de Jake et Elwood Blues pour l'émission Saturday Night Live. Peu à peu ils ont du succès et, avec l'aide de John Landis derrière la caméra, ils décident de concrétiser ce duo au cinéma dans le film The Blues Brothers qui sortira en 1981.
Rarement je n'ai du voir de duo aussi génial que celui composé par Jake et Elwood Blues. D'ailleurs dès la première scène, la magie prend, l'un sort de prison et l'autre l'attend, ils se retrouvent sans un mot avec She Caught the Caty en fond sonore puis c'est durant le trajet en voiture que Jake dégaine le premier d'un air bougon "C'est quoi ça ?". Premier dialogue génial donnant tout de suite le ton au film qui ne s’essouffle jamais le long de ses 127 minutes.
Et effectivement, tout le film est irrésistible, sans aucune fausse note et les passages inoubliables ne manquent pas, que ce soit chez la "pingouinne", dans un restaurant bourgeois, à l'église ou lors d'une course poursuite hallucinante où, selon la légende, ce serait le record mondial de carambolages de voitures. On suit donc les deux personnages sillonnant les rues de Chicago pour reformer leur groupe de musique et sauver l'orphelinat qui les a élevé.
Mais surtout on se marre ! Le scénario n'est que prétexte pour fournir plusieurs scènes irrésistibles, faire parler la musique et mettre en valeur Jake et Elwood, d'ailleurs, il n'hésite pas aller loin, incluant même des nazis et une nana qui cherche à assassiner les deux frères. C'est avant tout par l'osmose du duo et les personnages que Landis arrive à mettre en place plusieurs situations comiques, duo complice avec une dégaine inoubliable, l'art d'être parfois totalement à côté de la plaque, de sortir la réplique génial au bon moment et d'avoir le rythme dans la peau et une énergie contagieuse lorsqu'ils sont sur scène. Landis assume le délire jusqu'au bout oscillant entre burlesque, loufoque ou encore dialogues jubilatoire.
Alors certes, on se marre et pas qu'un peu, mais que serait The Blues Brothers sans la musique ? On baigne tout le long dans du blues, de la soul,, ce la country, du gospel et du rock'n roll et en plus jouer avec génie, passion et émotion. Ce n'est pas pour rien que dans le band, on retrouve par exemple Steve Cropper et Donald "Duck" Dunn (inoubliable avec sa pipe), tous deux anciens membres de Booket T. and the M.G.'s. Et puis, les chorégraphies, quand il y en a, sont géniales et surtout tombent parfois dans l'improvisation et le n'importe quoi, donnant lieu, une fois de plus, à des scènes irrésistibles. D'ailleurs, on peut aussi savourer le chant de John Belushi et l'harmonica de Dan Aykroyd.
Et puis quels invités... ! James Brown, Ray Charles, Aretha Franklin, Cab Calloway, en plus de la participation de John Lee Hooker, et chacune de leur scène est réussie, que ce soit musicalement parlant ou pour l'apport au film.
Un duo inoubliable savamment orchestré par Landis pour un moment totalement jubilatoire et un pur bonheur cinématographique tout en passant en revue la culture musicale populaire américaine, du blues au rock 'n roll en passant par le jazz, la soul et le gospel.