Lara Jenkins (Lara en VO) est un film allemand. Et par conséquent, je suis allé le voir. C'est donc l'histoire de Lara, fonctionnaire à la retraite, qui doit aller assister au concert de son fils pianiste et compositeur. Mais on sent très vite que Lara n'est pas forcément heureuse, pas forcément entourée. Et que sa relation avec son fils est pour le moins compliquée.


C'est un film sur la frustration. La frustration de cette femme qui n'a jamais réussi à s'accomplir en tant que pianiste. La frustration de ses rêves perdus, transférés sur les frêles épaules de son fils. La frustration du fils qui ne parvient jamais à satisfaire sa mère. Et ce qui va adoucir cette atmosphère pesante, c'est la musique.


Lara achète une vingtaine de places pour le concert de son fils et invite de nombreuses personnes à y assister. Chacune de ces personnes y passera un grand moment alors que les principaux intéressés resterons sur leurs frustrations. Frustration du musicien qui ne recueillera jamais l'approbation de sa mère. Frustration de la musicienne ratée qui ne peut pas passer outre de sa carrière avortée.


Mais la frustration ne se limite pas à l'histoire malheureusement. Elle se traduit aussi dans la mise en scène de Jan-Ole Gerster qui abuse des plans fixes successifs, avec un montage mou, qui ne dynamise pas les choses. La caméra ne bouge jamais. Les scènes se succèdent calmement, les idées visuelles sont pauvres, hormis le soin apporté au cadrage. On appréciera juste de remarquer quelques babioles à l’arrière plan d'une scène, où l'on devine une figurine représentant Beethoven dans la chambre du musicien.


Toutefois, on appréciera la musique, le casting avec une intense Corinna Harfouch et un sensible Tom Schilling. Et puis, le final qui libère enfin la tension latente est la résolution qu'on attendait tous.

Andika
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le 2 mars 2020

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