T'en as trop pris mon vieux !

Rarement une comédie n'as été aussi soignée. Terry Gilliam nous emmène dans l'univers déjanté de Raoul Duke et son avocat Dr Gonzo, ultra-toxicomanes tous les deux. Ils consomment toutes les drogues possibles et inimaginables (mescaline, éther, cocaïne, voire de l'adrénaline prélevée du sang d'un être humain) en grande quantité, mais elles n'ont pas le même effet. Duke réagit calmement aux drogues, et bien qu'il soit défoncé, il reste plutôt dans la version "stone" ; Gonzo au contraire dégénère rapidement, à la limite du sanguinaire. Sur un fond comique, les deux personnages nous transporte dans leur épopée fantastique entre Las Vegas et Los Angeles.
Entre psychédélique, bizarre et extravagant, on remarque que les deux acolytes sont complémentaires tout au long du film, et ne se lâchent pas d'une semelle ; ils nous livrent par ce biais une éloge hilarante de la folie et des conséquences de l'abus de drogue.
Quelques années plus tard, ce film précède en fait "Le loup de Wall Street" et "Very bad trip", un savant mélange, porté par de délicieux Johnny Depp et Benicio Del Toro, deux grands acteurs.
Ils tiennent leur rôle à la perfection, font attention à chaque détail, et ainsi ne laissent aucuns faux-raccords. Duke garde toujours les jambes arquées et ses lunettes jaunes, ainsi que sa chemise pastel rouge, ses chaussettes remontées et son porte-cigarette. Gonzo quant à lui conserve son côté mexicain et rude, bourru (ce qui fait d'ailleurs la marque de fabrique de Del Toro), et également une chemise et un costume, témoignant de son activité d'avocat.
Bref, Terry Gilliam nous offre une comédie jubilatoire et tourne en ridicule l'abus de drogue et autres substances, à consommer sans modération.