Last days of summer : « Je ferais 20ans pour 3 jours de plus avec toi »
Nous commençons sur une musique « I’m going home » de Alto Guthrie, une mélodie dans laquelle tout le monde peux y retrouver un souvenir d’un long dimanche d’été en famille, un dimanche parfait.
C’est encore ici l’histoire d’un ado qui a mûri bien plus vite que les enfants de son âge. Cette avancée est due aux troubles psychologiques que sa mère rencontre. Il est l’enfant de parents divorcés, élevé par une mère célibataire et ne voyant son père que les dimanches. Il se substitut donc en « homme de la maison » pour ainsi soulager les peurs intérieures qui rongent sa mère.
Le mal être dégagé par Kate Winslet, est palpable dans son comportement mais aussi physiquement. Ce rôle est taillé au millimètre près pour elle.
Cette femme sort peu, en plus de ses angoisses. Être une mère célibataire est très mal vu dans les années 80. C’est au supermarché que Hank son fils tombe par hasard sur Frank, un fugitif évadé qui les force à le ramener chez eux. Il souhaite passer la nuit et partir par la suite, il restera 6 jours …
Notre souffle se coupe. On sent cette tension, si bien transmise par la caméra. Nous sommes alors intimidés par ce charisme. Il y a même à la limite, un sentiment de malaise en nous. Cette peur de l’inconnu, mais surtout ce pouvoir de persuasion qu’il exerce sur eux est très gênant. On y est réfractaire au début et petit à petit on s’y plie aussi.
Frank s’impose directement comme l’homme qui leur avait manqué, il joue au baseball avec Hank, prépare à manger pour sa mère Adèle, répare la voiture … On en oublie son passé.
D’ailleurs son passé ? Le film est saccadé de plusieurs scènes de la jeunesse de Frank jusqu’au moment du fameux crime qu’il a commis. À la révélation nous en sommes triste pour lui et on comprend les motivations qu’il a de vouloir se reconstruire, entouré d’une famille.
Au final on a tous croisé un jour un mentor, même s’il a été très bref dans notre vie, il nous a construit et c’est ce beau message que ce film nous transmet. L’être humain n’a pu se bâtir seul, il lui a fallu grandir en communauté, édifier une société pour pouvoir évoluer. C’est ce que nous faisons en famille, on y apprend le partage et l’amour des autres.
L’envie de voir ce film m’a prise non pas pour Kate Winslet qui est quand même un des moteurs majeurs du casting, mais pour son réalisateur Jason Reitman qui a littéralement bouleversé ma vie adolescente avec Juno. Ce film est réellement une belle claque d’humilité que je recommande vivement.
Réal : Jason Reitman
Acteurs Principaux : Kate Winslate, Josh Brolin, Gattlin Griffith
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