Ce film est à la fois fauché, crade, sordide, fou, et génial, truffé d'idées pas possibles, culte, underground et tout bonnement incroyable.
"Last house on dead end street" a été tourné en 16mm, sans prise de son directe, aux Etats-Unis. Le film devait initialement s'appeler "The Fun House" et avoir un montage tout à fait différent, mais le producteur, peu scrupuleux, a remanié le montage et a donné au film le nom que nous connaissons aujourd'hui.
N'empêche, on est face à un des films les plus dingues jamais réalisés. Le film est tellement fauché et l'équipe était tellement défoncée et cinglée qu'on aurait pu voir une bouse comme on en a vu tellement...
Et pourtant, coup de veine ou coup de maître ? On ne le saura jamais, la sauce prend, et on a peine à croire ce qu'on a vu. Le cinéma était déjà allé très loin avant, mais là c'est tellement atypique dans le bon sens du terme qu'on ne peut que voir ici un chef d'oeuvre. Le film est tellement violent, sans issue et absurde, les scènes gores sont tellement surréalistes et le son est tellement artificiel du fait de la post-synchronisation mal faite qu'on a, à l'époque, pensé à un véritable snuff movie venant d'Amérique du Sud. Je reste évasif pour ne pas gâcher la découverte d'un film qui change la perception du cinéma du spectateur, radicalement.
Techniquement, Néo Publishing a fait de son mieux. Le film, comme je l'ai déjà dit, a été tourné en 16, le son enregistré sur un magnéto mono tout pourri, le négatif original a disparu, des cassettes VHS et Betamax pourries et surtout illégales ont circulé sous le manteau outre Atlantique. J'imagine que Néo a retrouvé une de ces cassettes pour ce DVD, qui reste tout à fait regardable, en plus d'être sous-titré en français et de présenter la version intégrale du film.
On adore ou on déteste, mais on ne reste pas indifférent. A voir absolument pour se forger une opinion.