Tout le monde se souvient de Mohamed Merah qui a défrayé la chronique en 2012 en tuant sept personnes dont trois enfants juifs. Mais peu connaissent le combat de la mère d’une des victimes, Latifa Ibn Ziaten, pour se battre contre l’obscurantisme. Si beaucoup se seraient effondrés face à cette tragédie, elle a su tirer de sa peine une force incroyable pour mener à bien ses convictions. Celles de défendre la jeunesse des quartiers par un message de paix et de bienveillance avec son association.


Ce documentaire sur Latifa Ibn Ziaten est rythmé par ses différentes interventions, aussi bien dans des collèges, lycées qu’un centre de détention. On la retrouve même à l’assemblée nationale. Montrer ses combats quotidiens permet de diffuser son message de paix et d’amour. On comprend dans ses discours que ce qu’elle souhaite est d’aider les jeunes des quartiers difficiles à s’accepter et s’insérer dans la société française. Mais les réalisateurs ne l’érigent pas en Sainte pour autant, ils la montrent sous différents aspects, tels que celui d’une activiste ou d’une mère. Car on retrouve plusieurs passages, très touchants, où elle se montre entourée des siens.
On retiendra d’ailleurs deux images marquantes: tout d’abord celle de son mari, qui reste très discret durant tout le documentaire. Alors que sa fille parle de l’absence de son frère, tué d’une balle par le terroriste, on le voit assis, l’air abattu. Lui qu’on ne voit presque pas, apparaît soudain comme un être rongé par la tristesse qui a touché sa famille. L’autre passage significatif concerne sa femme. Quand elle est au Musée Grévin entourée de femmes arabes ayant perdu un proche dans différents attentats. Elle reçoit un appel d’une personne lui rappelant la mort de son fils de manière brutale. Brusque retour à la réalité. Mais elle reste digne. On passe de l’amusement à la tristesse.
La force du long-métrage est d’arriver à montrer des passages positifs et émouvants en rappelant le combat qu’il reste à mener. En témoigne les insultes que cette femme reçoit. Et pourtant à aucun moment la mise en scène n’insiste sur le pathos en forçant le trait. Il est touchant sans en faire trop. Et équilibrer les deux est un exercice périlleux. Et même si le film reste très positif, il montre aussi les moments de découragements, comme celui où Latifa se rend en Palestine.
Même si le film souffre de quelques longueurs, il n’en reste pas moins un témoignage de la vie de cette femme incroyable. Un documentaire nécessaire sur le combat pour la paix et contre l’obscurantisme religieux. A nous de prendre le relais et diffuser ce message.
Critique initialement écrite pour le site https://www.cineseries-mag.fr/ .

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le 4 oct. 2017

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