C'est plus ou moins une œuvre qui a marqué mon enfance, j'en ai de bons souvenirs, même si je la chéris moins que d'autres. J'aimais surtout quand il imite les rappeurs, Johnny, Jean-Pierre Foucault, et certains chanteurs, mais en grandissant, j'ai surtout pu mieux comprendre, et parfois savourer, les textes et leur côté corrosif et tout de même assez dénonciateur, même si les cibles sont généralement très faciles, et qu'on comprend vite qui a sa sympathie et qui ne l'a pas.
Je n'ai jamais couru après ses imitations de Céline et Francis Cabrel, qui traînent en longueur, et la vision qu'il offre du rap, nonobstant l'excellence du sketch, était probablement déjà dépassée en 2004 et est insultante pour celui-ci.
J'ajouterais que pour un spectacle dit « comique », le texte de Washington-Bagdad ne saurait pas provoquer un rire. Non pas qu'il soit mauvais, mais il relate surtout la triste réalité de ce qui se passait aux États-Unis et en Irak.
Restent quelques références perdues avec le temps (mais probablement immortalisées ici), et d'autres qui étaient encore dans ce cas il n'y a pas si longtemps mais se sont rappelés à notre mauvais souvenir (et pour lesquelles Gerra est encore dans le vrai 20 ans après).
Les décors et la lumière sont chouettes également, et côté imitations, Gerra tombe très juste la plupart du temps. Il semble parfois littéralement être la personne qu'il imite, ce qui est remarquable.