Dernier des trois films tournés par le grand homme de théâtre Roger Planchon, ce Lautrec n'est pas une réussite malgré l'apparat des décors et des costumes qui lui ont valu deux césars. La distribution des (trop) nombreux seconds rôles est excellente (même Jean-Marie Bigard est bien dans la peau d'Aristide Bruant), mais Régis Royer qui a certes la taille du rôle-titre manque de consistance pour interpréter un personnage aussi excessif et alcoolisé que le génial peintre post-impressionniste. Quant à la mise en scène, trop brouillonne, elle alourdit encore plus un scénario déjà chargé qui aurait gagné à être plus resserré et surtout à nous montrer le travail et l’œuvre de l'artiste plutôt que de se focaliser sur ses démêlés familiaux et sentimentaux et ses frasques dans les cabarets montmartrois. Un film sur un peintre dont on n'aperçoit que deux ou trois tableaux et une affiche à la dérobée, voilà qui est frustrant, tout comme la prise de son catastrophique qui empêche de comprendre une bonne partie des dialogues.