Le théorème de la hache dans le pied

John McTiernan, le réalisateur, est un grand spécialiste du cinéma d'action. Michael Crichton , le scénariste et producteur, est un grand spécialiste de l'esbrouffe et du talent usurpé.
Lorsque le second ne veut pas rester à sa place, qu'il juge trop étroite pour ses imposantes chevilles, pour se mêler du travail du premier celà donne un résultat assez boîteux.

On ne refera pas l'histoire (et encore moins le montage, même si l'envie est là) de ce 13ème guerrier mais toujours est il que les problèmes entre le réalisateur et le producteur/scénariste/réalisateur-de-remplacement-après-avoir-viré-le-premier expliquent grandement le mal dont souffre cette fresque ponctuellement épique.
Le film est très loin d'être une purge, malgré un casting douteux (Banderas, au hasard) on sent nettement la main de maître de Mctiernan tout le long du film. Des cadrages parfaitement étudiés, des idées de mise en scène disséminées et un sens de l'espace et du montage transformant certaines séquences en moments mémorables (la descente du seprent de feu ou la scène finale digne de Conan).

Mais on sent aussi que la narration est heurtrée, que certains personnages ont été sacrifiés (sans doute pour recentrer le récit sur le personnage de Banderas alors même que la mise en scène tend de plus en plus à l'effacer au profit des Vikings) et que pas mal de séquences d'exposition ont été torchées un peu n'importe comment.
Tout le potentiel est là, sous nos yeux, mais, tel les soldats de l'ONU, nous ne pouvont que constater le massacre.

On peut toujours rêvé du jour où Mctiernan pourra repasser en salle de montage pour livrer enfin le vrai film épique que l'on sent poindre sous cette carcasse matraitée. En attendant Il en resulte un film clairement malade, handicapé mais néanmoins marquant au travers de quelques fulgurances miraculeusement preservées.