Le 15h17 pour Paris, c'est un peu le film dont je n'avais strictement rien à secouer.
Alors en écrire une critique, vous pensez bien que ce n'était pas plus programmé qu'une séance de pénitence au confessionnal de ma sainte église de quartier.


Mais aujourd'hui, par pur soucis de documentation, en voici un petit déroulé de visionnage.
N'y voyez aucune volonté de médisance, je ne suis qu'amour.


Ça commence  avec une superbe scène où l'on nous explique que la maîtresse des braves soldats était une pure connasse incompétente (son mari devait sans doute être pharmacien). Mais, heureusement, elle se fait bien moucher cette raclure :



Mon Dieu est plus grand que vos statistiques !



lui balance la gentille mère courage en un travelling avant badass.


Au bout de même pas 5 minutes, on se demande si on a bien entendu.
M'enfin, on sait à quoi s'attendre pour la suite.
Z'êtes prévenus.


Sachez que l'heure qui suit est entrecoupée par un teasing exemplaire.
Eastwood, ce génie, a eu l'idée de caser toutes les 15 minutes, quelques images pour rappeler l'attaque à venir.
Une sorte de coup de pied dans le siège.
Hé ! Ho ! Restez ! Le truc intéressant arrive.



1) L'enfance des héros



Maintenant je sais plein de choses essentielles :



  • Ils priaient avec ferveur avant le dodo (moi qui pensais qu'ils se branlaient comme tout le monde).

  • Ils avaient de graves problèmes de vue : "Tiens, tu avais remarqué qu'il y a un noir dans la classe ?!".

  • Ils portaient déjà le traditionnel T-shirt camouflage militaire; surtout en sport quand tous les autres avaient la même tenue sur le dos.

  • Ils se faisaient harceler par ces ordures de profs. Particulièrement toi, oui toi, l'autre taré à lunettes qui se cachait derrière les portes pour leur sauter dessus, le dernier tintement de cloche à peine éteint.

  • Ils se pâmaient devant leurs collections d'armes : le fusil de chasse rangé entre les chemises c'est bien plus cool qu'avoir un Mewtwo niveau 100.

  • Ils décoraient leur chambre avec des posters de ? De ? Super Mario Kart ? Nan ! Full Metal Jacket ? Oui et ? Et ? Lettres d'Iwo Jima ? Et ouais ! Le destin qu'on vous dit.


Voilà.
20 minutes de faites.



2) La formation militaire



Là ça devient passionnant.
Le genre de truc qu'ils devraient diffuser lors de la journée défense et citoyenneté, entre la dictée et la terrible épreuve de compréhension du menu de cantine scolaire.


On suit donc cette merveille de charisme brut qu'est Spencer Stone lors de son éveil patriotique. Tout cela est exacerbé au fil de scènes bouleversantes. Prenez le trio gagnant qui vous fera hisser The Star-Spangled Banner au balcon :



  • Des pompes virilement exécutées.

  • Une prémonition maternelle divine sur le destin exemplaire qui attend nos héros.

  • De grands discours courageux sur la nécessité d'agir plutôt que de se cacher sous la table à se faire les ongles.


Hop.
25 minutes de plus.



3) Le voyage en Europe



Accrochez-vous à votre siège ! Une tension indescriptible imprègne la pellicule :



  • Les 421 selfies tout sourire seront-ils réussis ?

  • Reste-t-il de la glace fruit des bois ?

  • Les touristes jouent-ils à cache-cache dans les monuments ?

  • Qui est le grand scénariste qui parvient à surécrire de pareilles banalités ?

  • Dieu tire-t-il les ficelles de l'héroïsme ?

  • Mais qui a commandé ces trois bières ?

  • Montera dans le train ? Montera pas dans le train ?

  • La légende est-elle vraie : les Français sont-ils de gros cons ?

  • Avoir aidé un vieux chnoque à monter dans le train n'est-il pas le véritable acte de bonté chrétienne de toute cette histoire ?


Bon.
Encore 25 minutes de passées.



4) L'attaque ? Ah oui, c'est vrai. L'attaque.



Donc après 1h10 de... de... rien ? On y est. Notre petite glande cérébrale voyeuriste va pouvoir prendre plaisir.


Attention, on boucle les comptes :



  • Baston !! Ça saigne et ils pètent la gueule de l'enfoiré de terroriste.

  • Ultimes récompenses pour les plus patients : une dernière petite prière et un émouvant tour de piste de notre François Hollande chéri.

  • Fondu au noir et générique sous les notes sirupeuses d'un piano.


70 + 20 = 90.
Ils l'ont fait, tenir 1h30.
Bravo !


Messieurs, votre bravoure fut remarquable.
Dommage que le film à votre gloire soit une merde.
Amen !

Mr-Potatoes
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le 13 mai 2018

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Mr-Potatoes

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