Cette critique fait partie de la liste "48Hrs with Walter Hill".
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Premier film réalisé par Walter Hill, Hard Times réunit Charles Bronson et ce filou de James Coburn.
Brouillon des futurs films de bastons (les premiers Van Damme, par exemple) et même des beat'em up à venir (dcomme Streetfighter, qui était aussi le titre de travail pour Hard Times et dont le combat sur un quai, rappelle l'un des décors de StreetFighter II), le film apporte aussi le concept de l'étranger qui ne fait que passer un court laps de temps.
Hill s'est vu offrir son premier film par Lawrence Gordon (qui allait devenir l'un de ses producteurs attitrés), qui venait juste de quitter AIP pour un studio plus prestigieux, soit Columbia Pictures.
Une fois le casting choisi, ce ne fut pas une réelle partie de plaisir: Bronson -rude comme à l'accoutumée- imposa sa femme Jill Ireland et prévint Hill qu'il n'était dans ce film que pour gagner de l'argent (comme son personnage, en somme...).
Hill comprit pleinement cet état de fait et leur relation resta polie...
...mais devint tendu à la sortie du film, lorsque Bronson s'aperçut que beaucoup de scène impliquant sa Jill de femme avait sauté au montage...
Suite à ça, les deux hommes ne travaillèrent plus jamais ensemble.
James Coburn se montra moins enclin à travailler, car il ne voulait pas être le faire-valoir de Bronson et aspirait à être tout seul en haut de l'affiche...
Au-delà de ces broutilles, le film de Hill fut bien reçu et par la critique et par le public. D'ailleurs Hill reconnait encore recevoir des royalties quant à ce film.
Hard Times est un film linéaire et sans esbroufe.
Le concept en est très simple: un gars venu de nulle part s'arrête à la Nouvelle Orléans, histoire de se renflouer.
C'est un combattant qui se loue au plus offrant.
Il ne pouvait pas mieux tomber, puisque Speed (Coburn) vient de "perdre" son combattant habituel.
Donc, Chaney (Bronson) tombe à point nommé. Les deux vont s'associer le temps de quelques jours et ramasser le pactole à la fin...
Pour son premier film, Hill brasse donc la récession des années 30 avec le combat de rue -il souhaitait en faire une sorte de western- et va droit à l'essentiel.
Bien qu'il eut préféré des acteurs plus jeunes -il pensait à Jan-Michael Vincent et Warren Oates- Hill s'accommoda du mieux qu'il le put avec son casting et nous livre une première œuvre taciturne et épurée (ce qu'il poussera à son paroxysme dans son film suivant, The Driver).
Chaney (en prenant le révolver d'un sbire de Pettibon):
-" Now I have the gun.
Pettibon:
- I don't think you want to use it.
Chaney: (Après avoir frappé Pettibon avec le révolver):
- That's one way, want to see another? "