Je ne sais pas trop où Ovidie a voulu en venir. On dirait qu'elle essaie de faire passer le message comme quoi les lesbiennes sont la lie de l'humanité. Ou pire que la femme en général est égoïste. Chacun ses opinions vous me direz mais en même temps c'est bizarre car c'est vendu comme un porno lesbien. Bon, on sait aussi que certaines féministes détestent les mecs, donc j'imagine que ces femmes trouveront le comportement de l'héroïne justifié...
Mais bon, ce qui m'intéresse c'est la narration. Et il faut bien dire que ce n'est pas joli-joli tout ça. Les personnages sont peu construits (seul le petit ami jouit d'une vraie construction, tous ses dialogues tournent autour de sa caractérisation, sauf peut-être sur la fin où ça se barre en cacahuète). Les situations sont peu creusées : vu que l'auteure essaie de faire un cinéma plus dramatique, plus riche, c'est assez lamentable, j'ai eu l'impression de regarder un film d'étudiant en cinéma. Les conflits sont amenés très maladroitement et l'évolution du personnage est assez facile et pas assez justifiée.
La mise en scène est assez peu intéressante. Ovidie a bien compris que certains plans vu dans une pub, dans un clip ou dans un Malick pouvaient rendre bien, mais elle ne semble pas comprendre que ça ne suffit pas, qu'il faut aussi lier ces plans, créer un contexte. En cela, sa grammaire est pauvre et peu réfléchie. Certaines idées (comme le gag du prix de la chambre) se devinent mais sont très mal exprimées. Ovidie a réussi à trouver des acteurs et actrices pornos qui jouent bien les scènes normales... tous sauf une : la principale. Et c'est dommage parce que c'était le plus important, du coup elle sabote elle-même son film en confiant ce rôle à une demoiselle certes mignonne mais incroyablement mauvaise. La seule chose qu'elle fait bien, c'est sucer.
Bref, pas terrible ce film.