Alors que Kubrick tente d'effacer toute trace de son véritable premier film, Fear and Desire, celui-ci se lance dans ce qu'il considéra comme étant son premier travail concret dans l'industrie du cinéma, Le Baiser du Tueur.


C'est toujours intéressant de voir un peu les premiers films d'un réalisateur dont la renommée n'est plus à démontrer, surtout concernant Stanley Kubrick, qui, dès la fin des années 60, n'a fait qu'enchaîner chef d’œuvre sur chef d’œuvre. Voir comment un réalisateur arrive à créer son style dans ses premiers films.


Dans l'effet, on pourra plus considérer Le Baiser du Tueur comme une expérience de mise en scène qu'un film a l'histoire haletante et passionnante. Car finalement, même si l'histoire en soi est intéressante, elle demeure très classique et loin de toute tentative audacieuse de scénario.


Non, ce film permet surtout à Kubrick de démontrer son talent de metteur en scène, ce qu'il fait remarquablement bien. L'ancien photographe réussi dès ses débuts à créer des plans marquants, audacieux, que ce soit au niveau des cadres ou le contraste entre le noir et blanc, le film est rempli de bonnes idées de mise en scène.


Après, de là à dire que visuellement, le film est incroyable, ce serait quand même hypocrite. On ne peut quand même pas nier certaines fautes de raccords évidentes, un montage parfois aléatoire avec des plans qui ne durent qu'une demi-seconde et la musique placée un peu aléatoirement (d'ailleurs, le thème du danger représenté par le méchant ressemble fortement à une musique de casino, ce qui n'aide pas à le rendre menaçant).


Donc oui, en quelque sorte, on retrouve là une certaine audace de la part d'un Kubrick jeune voulant prouver son talent, mais on est quand même loin de son perfectionnisme à la Shining ou Orange Mécanique. Ça n'empêche que l'histoire demeure sympa à suivre et que Kubrick use aisément du flash-back, là où certains auraient pu se casser les dents.


En bref, il s'agit là en quelque sorte du premier travail réussi de Stanley Kubrick, bien que pas exceptionnel, il faut surtout le voir pour comprendre l'évolution du cinéma de Kubrick.

James-Betaman

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