Lorsque j’ai décidé de commencer à regarder la quadrilogie "Le Bal de l'horreur", je ne savais pas trop à quoi m’attendre pour chacun des films. Le premier "Bal de l'horreur" était un slasher de base qualité avec quelques éléments surprenants ainsi que l’inoubliable danse disco de Jamie Lee Curtis. Pour ce deuxième opus, on tombe dans un tout autre registre. Vous devez savoir qu’avec moi, je ne suis pas trop difficile avec les suites. Selon moi, les suites ne sont pas obligés d’avoir un lien avec le film qui le précède. L’histoire doit seulement avoir rapport avec le titre de la série. C’est ce qui arrive avec "Piranha 2" et même "Le Loup-Garou de Paris". Pour "Le Bal de l'horreur 2", c’est la même chose. Le film n’est pas un slasher, mais plutôt un film de fantôme. Le changement de sous-genre est brusque, mais tout de même intéressant!
1957 : Mary Lou Maloney est une jeune finissante extravertie qui désire avoir tout dans la vie. Lors de son bal des finissants, alors qu’elle se fait couronner reine, Mary Lou est alors accidentellement brûlé vive par son ancien cavalier jaloux. Trente ans s’écoule, son esprit est libéré d’une vieille malle qui traîne à l’école. Par le biais de Vicki Carpenter, une jeune étudiante, Mary Lou hantera la vie de certains élèves pour assouvir sa vengeance démoniaque, et redevenir ce qu’elle aurait dû être.
Mise à part l’introduction qui relate la mort de Mary Lou Maloney en 1957, les 30 premières minutes du film sont plutôt ennuyante. On présente des personnages inintéressants, met en place les bons et méchants protagonistes, et beaucoup de blabla inutile à propos du futur bal à venir. En tout ces 30 premières minutes sont vraiment pénibles à passer et je ne voyais absolument rien de bon venir. Il faudra attendre jusqu’à la possession du personnage de Vicki Carpenter avant de trouver un réel intérêt à l’histoire. Après cela, on tombe dans un univers beaucoup plus recherché et fantastique, qui ressemble beaucoup plus à "La Vengeance des fantômes" et "Les Griffes de la nuit". Vicki commence à avoir des hallucinations à l’école, voyant les décors se transformer en lieux sales et sombres, ainsi que des personnages fantomatiques du passé. Un cheval de bois prendra vie, Vicki sera attaqué par ses couvertures dans son lit, et sera aspiré par le tableau noir de l’école. Il y a beaucoup d’autres scènes aussi originaux et plaisant à regarder, une fois les 30 premières minutes passé.
Outres ces scènes sorties tout droit des meilleurs films de fantômes, nous avons également droits à quelques meurtres intéressants. Le premier meurtre du film, quoi que quand même bien, manque un peu son coup parce que le scénariste Ron Oliver a laissé tomber une belle opportunité pour faire une meilleure mort. Si vous voyez le film, je suis sur que vous allez comprendre de quoi je parle. Pour le reste des meurtres, la plupart se passe dans l’école. Un de mes meurtres préférés se passe dans le vestiaire des filles. La scène possède une bonne tension, puisque Vicki (sous le contrôle de Mary Lou) jouera au chat et à la souris à travers les casiers avec l’une de ses amies.
L’actrice Wendy Lyon est excellente. Non seulement elle joue Vicki, mais elle joue Vicki quand elle se transforme peu à peu en Mary Lou, pour finalement devenir complètement Mary Lou vers la fin du film. En tout, trois rôles différents dont nous sommes capables de distinguer correctement chacun d’eux. Nous avons également droit à 2 acteurs de renom. Tout d’abord, Michael Ironside ("Scanners", "Voyage au centre de la mémoire") dont le personnage sera tiraillé par le remords dû à la mort de Mary Lou, prendra toute son importance à la fin du film. Nous retrouvons également Justin Louis ("Décadence IV", "L'Aube des morts") dont le seul intérêt que je lui porte est de voir sa figure connue dans son premier grand rôle dans un film. Il y a la trop peu présente Lisa Schrage qui joue le rôle de Mary Lou, qu’on ne voit qu’au début et à la fin du film. Cette actrice dégage beaucoup de charisme et j’aurais vraiment beaucoup aimé la voir plus souvent dans le film, ou la revoir dans "Le Bal de l'horreur 3".
La fin est vraiment réussit et j’ai vraiment été divertie par la direction qu’a pris le film. Pour vous donner un indice, la fin est littéralement un croisement entre "Carrie" de Brian DePalma et "La Revanche de Freddy" de Jack Sholder. Certains éléments du film; la musique, le thème de la folie et du recommencement m’ont fait penser au film "L'Enfant lumière" de Stanley Kubrick. Certains trouverons que le film entier n’est qu’une mauvaise copie de tout ces films mélangés ensemble, mais pour ma part, je ne vois pas le mal si le résultat est satisfaisant et vient toucher mes goûts et intérêts. C’est ce que j’appelle faire du bon avec du bon. Grâce cette merveilleuse fin fantastique et horrifique, "Le Bal de l'horreur 2" a su se rattraper du retard qu’il avait pris à cause de son début assommant.
Mais le début du film n’est pas le seul défaut qui rend malheureusement "Le Bal de l'horreur 2" imparfait. La structure scénaristique est un peu chaotique, ce qui donne une histoire qui va dans tous les sens. Ce genre de désorganisation pourrait en fatiguer plus d’un, voir même perdre certains spectateurs lors du visionnement. Par contre, plus le film avançait, plus l’histoire prenait une forme qui me plaisait. J’ai seulement trouvé mon grand plaisir qu’au 2/3 du film écoulé, ce qui est très tard. La qualité des effets spéciaux n’est pas excellent, mais demeure dans une zone acceptable pour un film des années 80 ayant peu de budget. Les effets spéciaux à la fin du film donne un résultat satisfaisant digne d’un vrai film d’horreur.
Au final, ce film canadien vaut le détour si vous avez comme moi un grand intérêt pour les films de fantômes ou la série de Freddy Krueger. Sinon, passez votre tour parce qu’il risque de vous ennuyer, même après la première demi-heure. Mais pour moi, le film rassemblait assez d’éléments (les fantômes, la folie, les années 80, et la musique des années 50) pour que je considère désormais "Le Bal de l'horreur 2", comme un futur classique dans ma collection.