Dès le générique, quand le lion de la MGM se transforme en caricature de vampire, on comprend que ce bal sera une comédie. Dès la première image, la trogne du professeur Abronsius et l'air ahuri de son assistant en contradiction formelle avec le ton docte du récitant nous confirment cette impression.
Polanski exorcise les peurs ataviques des amateurs de fantastique. Pourtant Ferdy Mayne est un comte Von Krolock distingué et plus inquiétant encore que Christopher Lee. Mêler la peur et le rire est une gageure. Polanski réussit cet équilibre si bien que l'inquiétude renforce le comique, la petite touche érotique (sublime Sharon Tate) exacerbe l'inquiétude.
Les effets sont avant tout visuels avec des décors magnifiques qui nous plongent dans un univers inquiétant qui tout à coup explose en farce, comme la scène des approches du vampire homosexuel ou la scène du bal et du miroir.
Curieusement, les américains n'ont pas voulu se laisser exorciser. Introduire l'humour dans un film classé "horreur" leur a paru déplacé. En France, au contraire il a reçu un très bel accueil.