Vos crocs me chatouillent légèrement la nuque, très cher.
Premier film en couleur de Roman Polanski, "Le bal des vampires" lui permet surtout de rendre hommage aux films d'épouvantes britanniques qu'il visionnait à la pelle quand il résidait à Paris, mais d'une façon détournée, le cinéaste choisissant la voie du pastiche plutôt que celle de l'horreur pure et dure.
Et c'est bien là le seul reproche que je ferais au film, son incapacité (volontaire) à faire peur, à provoquer le moindre petit effroi. Pour le reste, c'est du tout bon, Polanski signant là un mélange des genres habile et drôle, à l'humour bon enfant absolument irrésistible.
Si le rythme pourra paraître un brin neurasthénique aux habitués des parodies style ZAZ, c'est un moyen efficace pour Polanski de poser son ambiance, de poser tranquillement ses enjeux, le cinéaste retardant le plus possible l'apparition de ses suceurs de sang, se concentrant d'avantage sur des autochtones hauts en couleurs et sur son excellent duo avec le génial Jack McGowran.
Tourné dans de superbes décors gothiques et rythmé par une excellente partition, "Le bal des vampires" est un joyeux délire visuellement somptueux et qui a le mérite de ne jamais prendre le genre de haut malgré son ton ouvertement parodique.