Polar melvillien
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Le bar du téléphone est un de ces polars français des années 80 qui ne payent pas de mine, dont on se rappelle vaguement l'avoir vu, quelques années après sa sortie, dans les premières années de Canal Plus, sans nous avoir profondément marqué. Enfin, je parle pour moi :)
Et puis, un matin de mars 2024, on tombe par hasard sur OCS sur ce film réalisé par un inconnu notoire nommé Claude Barrois.
Avant de lister toutes les raisons qui me font dire que ce polar est une vraie pépite à redécouvrir absolument, je reconnais que la réalisation, tout simplement banale, et l'absence de stars de l'époque comme un Bebel ou un Delon, n'ont pas aidé à apporter le succès en son temps à ce polar mineur en terme d'entrées cinéma
Mais quels sont les trésors qui sont, aujourd'hui, une excellente raison de l'apprécier à sa juste valeur ?
Tout d'abord, le casting. Paradoxalement, pour moi, aucun regret de n'avoir aucune tête d'affiche qui aurait vampirisé tout le reste. Car, ici, quel plaisir de retrouver quasiment toute la fine fleur des meilleurs seconds ou même, troisièmes rôles du cinéma français.
Au premier chef, Julien Guiomar, dont les dialogues plutôt réussis prennent une saveur toute particulière dans sa bouche. A l'image de cette scène entre le commissaire divisionnaire et son personnage Antoine : " Et Leopold, qu'est-ce qu'il devient ? Oh Leopold, il s'est acheté une baraque à Chantilly, il élève ses chevaux, il cultive ses rosiers, il fait des salles de ventes, il mange même du pain grillé dis donc !"
On y retrouve aussi les expérimentés François Périer en commissaire sobre mais malin, Georges Wilson (le fameux Léopold) en châtelain qui tire les ficelles, ou encore Raymond Pellegrin, en chef de gang ciblé par un nouveau et dangereux gangster. A savoir le regretté Daniel Duval, en Veronese, vraie gueule de cinéma au charisme indéniable. Une sorte de Sami Frey qui aurait mal tourné :)
Et puis, clou du film, les premières apparitions au cinéma de Christophe Lambert (pas génial toutefois) avant d'être propulsé par les gros succès Highlander et Subway. Puis, un Richard Anconina, à la présence déjà intéressante, dans un rôle de chien fou pas piqué des hannetons, et qui préfigure son rôle marquant dans Tchao pantin.
Ensuite, la musique signée s'il vous plait par le grand Vladimir Cosma. Pas sa meilleure mais toujours reconnaissable entre mille.
Enfin, un rythme et une atmosphère tendue, très réussie.
Tout n'est pas parfait loin de là mais franchement, à mettre dans toute liste du meilleur genre policier français qui se respecte !
Créée
le 23 mars 2024
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