Près de 20 ans après le chef d'oeuvre de Joseph von Baky, tourné sous le régime nazi, Karel Zeman réadapte les mythologiques aventures du Baron de Munchausen (aussi appelé comme ici, le Baron de Crac). Une adaptation qui dès les premières images d'un cosmonaute dans sa fusée, situe bien le film tourné alors que la course à l'espace entre l'URSS et les USA faisait rage. Mais outre cette introduction inattendue, le film reprend bien l'esprit farfelu des aventures du baron fantasque. Karel Zeman reprend ses modèles d'inspirations habituels (Méliès, Jules Verne, Gustave Doré), pour livrer un film plein d'imagination et de trouvailles à moindre frais. Le réalisateur s'égare toutefois par moment dans des séquences parfois interminables comme ces plans à la limite de du cinéma expérimental avec des animaux ou des plans en négatif. Le rythme souffre aussi de lenteurs où le spectateur d'aujourd'hui aura du mal à contenir son envie d'accélérer le film (le voyage dans la baleine). Tout comme le jeu d'acteur minimaliste ne permettant pas de s'attacher à ceux-ci. Malgré tout ses défauts, un film de Zeman reste toujours fascinant par son visuel unique, ses trucages de bouts de ficelles totalement assumés et son aspect intemporel qui sera une source d'inspiration pour de nombreux cinéastes et Terry Gilliam tout particulièrement, où certain gags du film (comme la proue du bateau qui fume la pipe) semble avoir été copié dans ses animations pour les sketchs des Monty Python, avant qu'il ne fasse sa propre version en 1988.